Le mouvement La Tunisie en avant a consacré la réunion élargie de son bureau politique, dimanche 7 décembre 2025, à l’analyse de la situation nationale et des tensions croissantes autour des questions de droits et libertés. Le parti estime que les évolutions internationales récentes trouvent un écho direct en Tunisie, où les prises de position de responsables américains et européens sur la situation intérieure sont perçues comme une ingérence.
Une mise en garde contre une « ingérence occidentale » encouragée par des acteurs tunisiens
Dans son communiqué, le mouvement considère que les interventions de parlementaires américains et européens au nom de la démocratie et des droits humains répondent aux appels lancés par certains acteurs locaux. Selon lui, ces revendications s’inscrivent dans une logique de « mondialisation néolibérale » visant à affaiblir la souveraineté nationale et à imposer un modèle politique étranger aux aspirations du peuple tunisien.
Le parti estime que l’insistance sur les libertés individuelles dans une lecture « abstraite et libérale » occulte les notions de patrie, de souveraineté et de justice sociale, et contribue à neutraliser la résistance populaire.
Les manifestations associatives dans le viseur
Le cœur du communiqué vise directement les manifestations organisées par des associations et partis au nom de la défense des droits et libertés. Pour La Tunisie en avant, dont le secrétaire général Abid Briki était ministre durant la décennie décriée aujourd’hui, ces mobilisations cherchent à remettre en selle « les bénéficiaires du chaos de la décennie précédente », grâce à un discours « adouci et séduisant » qui masquerait une volonté de retour à l’ancien système.
Le mouvement affirme que ces manifestations s’appuient sur des réseaux « à l’affût de la moindre faille » et qu’elles participent d’une stratégie de recomposition politique contraire aux intérêts nationaux.
Un appel à revoir le cap politique
Tout en critiquant fermement ces mobilisations, La Tunisie en avant attribue également la responsabilité de la situation au pouvoir en place. Selon le mouvement, l’exclusion des partis progressistes et des organisations nationales de la gestion des affaires publiques a favorisé l’émergence d’un climat propice aux tensions et aux ingérences extérieures.
Le parti appelle ainsi l’exécutif à réorienter le processus du 25 juillet en lui donnant un contenu social, à améliorer sa communication, à abroger le décret 54 et à finaliser les institutions constitutionnelles.
M.B.Z










