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Mdhilla : les conducteurs de camions de phosphate réclament leur titularisation dans le cadre de la loi interdisant la sous-traitance

Par Myriam Ben Zineb

Un mouvement social a éclaté ce lundi 8 décembre 2025 à Mdhilla, où quatorze conducteurs de camions assurant le transport du phosphate ont observé un sit-in près de la station de bus attenante à la municipalité. Ces travailleurs, employés par des sociétés de sous-traitance, réclament leur titularisation et l’amélioration de leurs conditions professionnelles, estimant qu’ils doivent bénéficier du même traitement que les autres catégories intégrées au sein de la Compagnie des Phosphates de Gafsa.

Une revendication appuyée par la nouvelle législation

Leur revendication s’inscrit dans un contexte juridique devenu déterminant. En mai 2025, la Tunisie a adopté la loi 2025-9 qui réforme en profondeur le cadre des contrats de travail et interdit la sous-traitance de main-d’œuvre dans les activités relevant de l’activité principale et permanente d’une entreprise. Cette loi modifie l’article 28 du Code du travail et interdit formellement toute mise à disposition de salariés d’une entreprise à une autre pour exécuter des tâches relevant directement de l’activité du bénéficiaire. Les entreprises qui continuent à recourir à ces pratiques s’exposent à des sanctions financières et, en cas de récidive, à des peines d’emprisonnement.

Une loi qui reconnaît d’office la titularisation des salariés concernés

La loi prévoit aussi que les travailleurs employés dans ce type de schéma au moment de son entrée en vigueur sont réputés intégrés auprès de l’entreprise bénéficiaire. Ils doivent donc être considérés comme salariés directs en contrat à durée indéterminée. Cette disposition vise à mettre fin à une précarité structurelle dans plusieurs secteurs où des tâches essentielles étaient externalisées à des sociétés intermédiaires.

Des conducteurs en première ligne d’une activité essentielle

Dans ce cadre, les conducteurs de Mdhilla affirment que leur situation correspond précisément aux pratiques désormais prohibées. Le transport du phosphate constitue une activité centrale et continue de la CPG, ce qui rend, selon eux, le maintien de la sous-traitance, ou sa reformulation en prestation de service, juridiquement injustifié. Ils estiment donc que l’entreprise est tenue d’appliquer la loi en procédant à leur titularisation et en mettant fin à un modèle d’emploi qu’ils jugent illégal et injuste.

Une action visant à contraindre au dialogue

En retenant temporairement des bus de la société comme forme d’escalade, les protestataires entendent attirer l’attention sur la persistance de cette précarité malgré un cadre juridique clair. Ils appellent la direction de la CPG et les autorités régionales à engager des discussions sérieuses afin de régulariser leur statut conformément à la loi.

M.B.Z

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