La Fédération générale du transport, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a publié, lundi 8 décembre 2025, un communiqué particulièrement ferme dans lequel elle dénonce le gel de l’application de l’article 35, le retard dans le versement de certaines primes et ce qu’elle qualifie de mesures arbitraires ciblant les agents de la Société des transports de Tunis (STT), communément appelée Transtu.
Selon le communiqué, le bureau exécutif de la Fédération suit « avec une profonde inquiétude » la décision de la direction générale de la Transtu de ne pas procéder, comme chaque année, à la mise à jour des listes et des dus liés à l’article 35, un mécanisme appliqué « de manière régulière et ininterrompue depuis plus de quatorze ans ».
Gel des dus et risques sur l’évaluation annuelle
Pour la première fois depuis la mise en place du dispositif, la Transtu n’a pas effectué, à ce jour, le versement des montants relatifs aux mois d’août et septembre. Un retard que la fédération qualifie d’« incompréhensible », « sans justification légale » et révélateur d’une volonté « d’imposer le fait accompli » via « des instructions individuelles hors cadre juridique ».
Cette situation soulève, selon la fédération, un enjeu majeur quant au calcul de la moyenne annuelle. « Toute évaluation incomplète conduira à un calcul faussé, à un traitement inéquitable entre les agents et ouvrira la voie aux recours », avertit-elle.
La fédération revient également sur la grève menée récemment, rappelant qu’il s’agissait d’un mouvement « légal », fondé sur la Constitution et le droit syndical. Malgré l’application des retenues sur salaire, « certaines parties au sein de Transtu tentent aujourd’hui d’intégrer les jours de grève dans le calcul de la moyenne annuelle », ce que la fédération qualifie de « dépassement légal et moral ».
Elle insiste sur le fait que « l’évaluation annuelle ne prend en compte que les sanctions administratives et les jours de maladie », soulignant qu’il est « strictement interdit d’ajouter un élément discriminatoire à l’encontre du droit de grève ».
Accusations de pressions, décisions syndicales et alerte sociale
Le bureau exécutif rappelle qu’il avait déjà alerté sur « l’existence de parties au sein de la direction générale de Transtu menant des campagnes de pressions et de harcèlement contre les agents ». Les développements actuels « confirment ces avertissements », estime-t-il, y voyant « une tentative de règlements de comptes au détriment des droits professionnels et syndicaux ».
Face à cette situation, la Fédération générale du transport annonce :
- Rejet catégorique de la suspension de l’application de l’article 35 et de toute atteinte aux droits des agents.
- Tenue pour responsable de la direction générale de toutes les conséquences des décisions unilatérales et des restrictions imposées.
- Exigence du versement immédiat des dus des mois d’août et septembre.
- Refus absolu de l’intégration des jours de grève dans le calcul du moyen annuel.
- Appel aux structures syndicales à documenter toutes les violations en vue d’éventuelles actions légales et revendicatives.
La fédération se réserve, par ailleurs, le droit de défendre « la dignité des agents et leurs acquis par tous les moyens syndicaux légitimes », affirmant qu’elle ne restera « pas les bras croisés » face à toute tentative de contournement des droits.
Le bureau exécutif avertit que la direction générale devra assumer les conséquences de tout retard dans le paiement de la prime de fin d’année. Un report, prévient-il, pourrait « provoquer un état de tension chez les agents et dégrader le climat social », dans un contexte qualifié de « sensible sur les plans social et politique ».
I.N.










