Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

Hichem Hosni : si le président ratifie le PLF en l’état, ce serait un échec cuisant 

Par Nadya Jennene

Le projet de loi de finances pour l’année 2026 continue de susciter de vives inquiétudes au sein de la classe politique. Alors que le texte s’apprête à entamer ses dernières étapes avant promulgation, plusieurs voix dénoncent un budget jugé insuffisant pour répondre aux défis économiques et sociaux du pays.

La critique la plus récente vient du député, Hichem Hosni, lequel a réagi, dans la soirée de lundi 8 décembre 2025, en publiant un statut sur sa page Facebook. « Si le président ratifie le texte (PLF 2026, ndlr) en l’état, ce serait un échec cuisant », a-t-il affirmé sans détailler son point de vue. 

L’examen du PLF 2026 a connu, au cours du week-end, un tournant marqué par une interruption soudaine de la plénière conjointe, révélant les tensions persistantes entre l’exécutif, l’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts.

Ces derniers avaient, en effet, exprimé des rejets en série de plusieurs dispositions essentielles du projet de Loi de Finances 2026. Dans la foulée, le mécanisme de conciliation prévu par le décret-loi n° 2024-1, ouvrant la voie à la réunion de la commission paritaire — composée de dix membres des deux chambres parlementaires et chargée d’aplanir les divergences — a été enclenché. 

Les critiques du PLF 2026 se font entendre également en dehors du Parlement.

Les observateurs affirment le texte ne reflète pas une stratégie cohérente pour répondre aux urgences sociales, notamment la dégradation du pouvoir d’achat, le chômage persistant ou l’affaiblissement des services publics et appellent à une révision en profondeur, affirmant qu’en l’état actuel, le budget ne saurait constituer une réponse à la crise économique structurelle que traverse la Tunisie.

Alors que le gouvernement affirme vouloir protéger les catégories vulnérables, les observateurs redoutent que les hausses de salaires prévues et les mesures sociales annoncées soient compromises par le manque de coordination entre politiques fiscales, sociales et monétaires. 

Plusieurs mesures proposées sont perçues comme des ajustements ponctuels, sans approche structurelle pour renforcer les secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation ou le transport.

Plusieurs experts pointent d’ailleurs le caractère essentiellement fiscal du projet soulignant que le PLF 2026 se limite à mobiliser des ressources financières pour combler un déficit public croissant, sans proposer une vision économique capable de soutenir la production, l’investissement ou la création d’emplois.

Selon eux, le document ressemble davantage à un exercice comptable qu’à un véritable plan de relance économique.

L’instauration d’un impôt sur la fortune, mesure phare du projet, figure parmi les points les plus controversés. Plusieurs experts ont alerté sur une pression fiscale jugée asphyxiante pour les entreprises et les particuliers à haut revenu, estimant qu’elle risque d’accélérer la fuite des capitaux et de dissuader les investissements.

Ce durcissement fiscal intervient dans un contexte déjà marqué par une fragilisation du tissu économique, ravivant les craintes d’un ralentissement supplémentaire de l’activité.

Plusieurs analyses mettent, par ailleurs, en lumière un déficit de transparence dans la conception du projet. Les documents annexes exigés par la législation budgétaire — études d’impact, hypothèses macroéconomiques, tableau de financement ou cadre budgétaire pluriannuel — n’ont pas été fournis. 

Une opacité, qui a plus d’avoir rendu difficile l’évaluation du texte par les députés, affaiblit le contrôle parlementaire et soulève des interrogations sur la sincérité des prévisions avancées par le gouvernement.

N.J 

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers