La secrétaire générale adjointe du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot), Emna Abbes, est revenue, mardi 9 décembre 2025, sur la décision prise par l’organisation professionnelle de suspendre provisoirement le mécanisme du tiers payant.
Intervenant dans la matinale de Mosaïque FM, Mme Abbes a rappelé que le Spot était engagé depuis plusieurs mois dans un cycle de concertations avec les autorités de tutelle précisant que ces dernières ont reconnu ne pas avoir honoré leurs engagements relatifs aux délais de remboursement, initialement plafonnés à six mois.
Selon elle, la profession fait face à une dégradation aiguë de sa trésorerie, générant une crise de liquidité structurelle. Les officines se trouvent désormais fragilisées dans leurs équilibres financiers, confrontées à des tensions avec les établissements bancaires et les grossistes-répartiteurs. Cette situation a, par ricochet, compromis la disponibilité régulière de certains médicaments au niveau des pharmacies d’officine.
Mme Abbes a qualifié la situation « d’hémorragie » en l’absence de toute mesure corrective ou de réforme structurelle émanant des institutions compétentes. Elle a ajouté que les titulaires d’officines du secteur privé sont désormais épuisés par la persistance de ces dysfonctionnements.
La suspension du tiers payant impactera directement les assurés relevant de ce régime, soit environ 30% des affiliés à la Cnam. Selon Mme Abbes, ceux-ci devront, à titre transitoire, s’acquitter de l’intégralité du coût de leurs médicaments selon leurs capacités financières, avant d’être remboursés ultérieurement par la Cnam, et ce jusqu’à la régularisation intégrale des créances dues aux pharmaciens.
Elle a indiqué que l’administration avait, à dix reprises, promis la mise en place d’un calendrier de remboursement sans que celui-ci ne soit concrétisé. « Nous ne pouvons plus opérer dans ces conditions », a-t-elle affirmé, précisant que le Spot exige l’application stricte de l’accord dans son intégralité : un remboursement sous 14 jours, ou à titre exceptionnel — comme établi en 2024 — sous un délai maximal de 60 jours.
Elle a également souligné l’urgence d’activer les dispositifs prévus, tels que la carte Labes et les processus de digitalisation, afin de garantir un niveau minimal de qualité de service.
N.J











