Haithem Chaâbani, directeur de la division régionale du centre-ouest de l’Observatoire national de la sécurité routière (ONSR), a dressé, mardi 9 décembre 2025, un bilan préoccupant de la sécurité routière en Tunisie. Selon ses déclarations rapportées par l’agence TAP, le pays enregistre en moyenne quatorze accidents de la route par jour, entraînant trois morts et 19 blessés, pour un coût annuel estimé à plus de 1,7 milliard de dinars.
Une baisse des accidents mais une hausse de la mortalité
M. Chaâbani a indiqué que, malgré une baisse de 10% du nombre total d’accidents et des blessés par rapport à l’année précédente, le nombre de décès sur les routes a augmenté de 5%. Cette tendance montre que les accidents restants tendent à être plus graves et souvent fatals.
Selon les statistiques de l’ONSR, la situation est particulièrement alarmante pour certains usagers : 40% des décès concernent les conducteurs de deux-roues, tandis que 23% des victimes sont des piétons. Ces chiffres soulignent la vulnérabilité des usagers les plus exposés, en particulier dans un contexte où le respect des règles de sécurité routière reste insuffisant.
Les motos : un danger sous-estimé
La Tunisie compte environ deux millions de motos, mais seulement 20.000 sont officiellement enregistrées auprès des agences de transport terrestre. La plupart des conducteurs de motos ne possèdent pas de permis de conduire, et l’utilisation des motos pour transporter des passagers est illégale, classée par la loi comme le « transport de personnes dans un véhicule non adapté ».
Ces pratiques illégales, associées au non-respect des règles de circulation, contribuent à la gravité des accidents. Haithem Chaâbani a insisté sur la nécessité de sensibiliser les conducteurs et de renforcer les contrôles routiers pour réduire ce risque.
La protection des piétons et l’aménagement des espaces publics
L’Observatoire national de la sécurité routière a également souligné l’importance de protéger les piétons. Les observations de terrain révèlent que 50% des trottoirs sont occupés par des voitures ou utilisés pour des installations improvisées, réduisant ainsi l’espace sécurisé pour les piétons.
M. Chaâbani a appelé à libérer les trottoirs et à renforcer l’intervention des autorités locales pour protéger les piétons, conformément à la Stratégie nationale pour la sécurité routière. Cette stratégie vise à réduire les comportements à risque et à améliorer la sécurité des usagers vulnérables, notamment les motocyclistes et les piétons.
Les données de l’ONSR rappellent que la sécurité routière reste un défi majeur en Tunisie. L’organisme insiste sur la nécessité d’une action coordonnée : contrôler les motos, libérer les trottoirs et renforcer la protection des piétons, afin de limiter le nombre de victimes.
I.N.










