Un vif échange a éclaté sur Facebook dans la soirée de mardi 9 décembre 2025, entre le député Ahmed Saïdani et Ahmed Chaftar, l’un des soutiens actifs du président, révélant des tensions internes au sein de la mouvance pro-25 Juillet. Les deux hommes se sont publiquement affrontés dans une série de statuts.
Dans un premier message, Ahmed Saïdani s’en est pris aux anciens du processus du 25-Juillet, les accusant d’avoir retourné leurs vestes.
« Les partisans se rassemblent pour le 7 novembre… la nouvelle date, c’est-à-dire le 17 décembre. Quant aux migrants et aux anciens du processus, ils ont retourné leurs vestes : il ne reste plus que ceux qui ont été appâtés par une chaise », a-t-il écrit insinuant que certains n’adhèrent au projet politique du président de la République que pour des intérêts personnels.
Cette sortie n’a pas tardé à provoquer la réaction d’Ahmed Chaftar. Dans un message virulent, il a taxé le député de « sclérose idéologique » et lui a reproché de profiter des « privilèges du présent » tout en continuant, selon lui, à porter des idées dépassées. Il l’a accusé également de ne maîtriser que « l’insulte et la provocation » tout en exprimant des doutes sur sa compréhension de son rôle « au Parlement et en dehors ».
« En voilà un de ceux dont l’esprit est embrouillé par une maladie appelée ‘sclérose idéologique’, qui l’a conduit à rechercher les privilèges du présent au sein du Parlement, tout en conservant une pensée issue de systèmes archaïques et dépassés, desquels il n’a maîtrisé que l’insulte et la provocation. Je ne pense pas qu’il comprenne vraiment ce qu’il fait, ni au Parlement ni en dehors », lit-on dans la publication d’Ahmed Chaftar.
Faisant monter la tension d’un cran, le député Ahmed Saïdani a répondu par une attaque frontale, personnelle et politique. Il a évoqué la « raclée électorale » qu’a subie Chaftar face à Massoud Guerira et s’est moqué de son incapacité supposée à tenir tête dans un débat. Il a, également, ironisé sur un éventuel retour d’Ahmed Chaftar aux élections, y compris en 2050, avant de conclure en le défiant de se présenter dans la région de Zarzis, où, assure-t-il, « Massoud ne lui laissera aucune chance ».
« Monsieur Ahmed Chaftar, depuis le jour où il a reçu une raclée électorale de la part de Massoud Guerira, ça lui est resté en travers. Il s’est dit ‘ on ne peut rien contre Massoud, 72 ans ; voyons Saïdani, 32 ans.’ La catastrophe, c’est que, même avec vos explications et vos contorsions — ou même votre flatterie — vous ne tiendrez pas deux marches avec moi dans un débat. Donc, organisons une ou deux autres élections pour que ça ne reste lui reste pas sur le cœur. Prenez votre temps, prenez celui des autres, et restez sur nos cœurs (le double de mon âge, au minimum). Courage, monsieur Ahmed : vous deviendrez membre d’ici les législatives de 2050. Mais surtout, présentez-vous à Tunis, car à Zarzis, monsieur Massoud ne vous laissera aucune chance, et il n’est pas du genre tendre », a écrit Ahmed Saïdani.
Ce clash public expose au grand jour des fractures internes au sein des partisans du pouvoir en place. La virulence des échanges entre deux figures soutenant, à différents degrés, le même camp, témoigne d’une recomposition en cours et d’une lutte d’influence désormais visible sur les réseaux sociaux. Ahmed Saïdani fait référence à une manifestation qu’organisent les soutiens du pouvoir prévue le 17 décembre prochain à l’avenue Habib Bourguiba.

N.J










