L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, participe à la 39ᵉ édition des Journées de l’Entreprise, organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et prévue du 11 au 13 décembre 2025 à Sousse. Invité de marque de cette édition, il partagera son analyse des grandes transformations géopolitiques et économiques qui redessinent l’ordre mondial, dans un contexte marqué par des mutations profondes et des tensions internationales croissantes.
Un message de confiance adressé à la Tunisie
À son arrivée, Dominique de Villepin a tenu à saluer le dynamisme du pays. « Je suis très heureux d’être à Tunis pour participer aux rencontres de l’IACE. Chacun connaît le dynamisme de ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie, l’esprit, les réalisations qui sont autant d’éléments de satisfaction, autant d’exemples », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que « saluer la vitalité des activités en Tunisie, c’est une grande joie et aussi une grande fierté partagée des deux côtés de la Méditerranée ».
Un rendez-vous stratégique pour penser le nouvel ordre économique
Placée cette année sous le thème « L’entreprise et le nouvel ordre économique », cette 39ᵉ édition s’impose comme un moment clé pour les décideurs économiques tunisiens et internationaux. L’IACE réunit à Sousse, durant trois jours, un panel d’intervenants de premier plan pour débattre des enjeux qui redéfinissent les modèles économiques, les chaînes de valeur et la compétitivité des entreprises.
Selon le programme annoncé, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, ouvrira les travaux. Le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, le ministre des Technologies de la Communication, Sofien Hemissi, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Fethi Zouhair Nouri, prendront part aux différentes sessions.
La dimension internationale sera marquée par la participation de Bruno Fuchs, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, et de Jianping Zhang, vice-président du Comité de l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique (CAITEC) au ministère du Commerce de Chine.
La présence de Dominique de Villepin vient renforcer la portée géopolitique de cette édition, qui ambitionne d’apporter des clés de lecture sur les reconfigurations de l’économie mondiale et les défis qui en découlent pour les entreprises tunisiennes.
Une plateforme de réflexion au croisement des enjeux globaux
Panels, conférences et rencontres rythmeront ces trois journées, offrant un espace de dialogue entre responsables publics, dirigeants économiques, experts internationaux et représentants du monde financier. L’objectif est de fournir des pistes d’adaptation et d’anticipation face à un nouvel ordre mondial où les structures économiques, les équilibres géopolitiques et les priorités des États connaissent une évolution rapide.
La participation de Dominique de Villepin constitue l’un des moments attendus de cette édition, tant pour la profondeur de ses analyses que pour son expérience dans la gestion des grands dossiers internationaux.
M.B.Z











5 commentaires
Dodo la somme mûre...
« Dynamysme…vitalité…joie…fierté partagée… »
Vil pain des discours de Konvenance.
Il y a Destin…et déception.
Rien ne sert de discourir, il faut partir.
Point.
RiDodo.
HatemC
À qui s’adresse vraiment Dominique de Villepin ?
À première vue, son discours semble destiné « aux Tunisiens ».
Mais en réalité, ce type de déclaration relève de la rhétorique diplomatique standard, calibrée pour ne froisser personne, surtout lors d’un événement économique.
Ce n’est pas un message authentiquement adressé à la société tunisienne.
Ce n’est pas une analyse de la situation réelle du pays.
C’est un discours de convenance, adressé essentiellement :
À l’IACE et aux élites économiques présentes dans la salle
Il flatte les organisateurs, les chefs d’entreprise, les décideurs. C’est un code implicite :
“Merci pour l’invitation, vous êtes dynamiques, vous faites un excellent travail.”
C’est du langage diplomatique cosmétique, pas un constat sérieux.
il abuse de formules toutes prêtes, sans rapport avec l’immobilisme profond de la Tunisie actuelle.
Gg
Tout à fait!
Nahor Guëttam
Bien dit, bonne remarque!
jamel.tazarki
Introduction : nous devrions plutôt augmenter notre productivité dans tous les domaines afin de permettre au peuple de se nourrir, de s’habiller et de se loger à bon prix. Il faut augmenter la productivité, diminuer le prix de revient et le prix de vente. Le prix d’un kilo de tomates ne devrait pas dépasser 60 millimes, celui d’un kilo de pommes de terre 50 millimes, et celui d’une tête de salade verte 30 millimes (etc., etc., etc.).
Oui, ceci est possible grâce à une forte productivité (même en culture hors sol).
Aucun de nos politiciens, aucun de nos professeurs d’économie, aucun de nos députés, aucun de nos hommes d’affaires ne s’intéresse à la magie socio-économique d’une forte productivité. En effet, on ne discute que de l’augmentation des impôts et de la manière de s’endetter encore et encore !
Il n’y a qu’un seul mot magique pour expliquer ce que nous devons faire : la productivité !
–> Notre révolution socio-économique devrait être celle de l’explosion de la productivité. J’invite tous les Tunisiens à travailler moins, mais intelligemment, tout en produisant davantage. Oui, travailler moins et intelligemment pour produire davantage, en quantité comme en qualité.
Un rendement et une efficacité exemplaires sont nécessaires pour que la Tunisie puisse lutter sur le marché mondial, faire face à la concurrence internationale et abaisser le prix de revient de ses produits. La politique des bas prix de revient, associée à une productivité accrue, est depuis longtemps la politique des Allemands. C’est grâce à cette politique qu’ils ont pu accroître leurs exportations. Ils ne craignent pas de payer des salaires élevés. Ils parviennent cependant à abaisser le prix de revient grâce à une productivité devenue beaucoup plus intense avec le temps, à un outillage perfectionné et à une organisation supérieure qui fait intervenir tous les éléments de ce qu’on appelle la rationalisation.
Arrêtez de nous enfumer avec ces histoires de « transformations géopolitiques et économiques qui redessinent l’ordre mondial, dans un contexte marqué par des mutations profondes et des tensions internationales croissantes » pour justifier notre décadence socio-économique, politique, culturelle, judiciaire et constitutionnelle. Nous sommes dans la merde à cause de nos différents dictateurs qui n’ont pas encore compris que les problèmes socio-économiques de la Tunisie sont principalement causés par une faible productivité des produits échangeables, due à des coûts commerciaux élevés, à des distorsions du marché, à des infrastructures inadéquates et à une gouvernance inefficace. Ces facteurs limitent la capacité de nos entreprises à être compétitives à l’échelle internationale.
–>
Il n’est par exemple plus rentable d’exporter nos produits agricoles vers les pays du Nord. Les Pays-Bas produisent en effet 460 tonnes de tomates par hectare, alors que la Tunisie n’atteint pas les 20 tonnes par hectare en moyenne. Nos exportations, qu’elles soient agricoles ou industrielles, engendrent plus de pertes que de gains. Nous consacrons un espace considérable et un travail colossal à tous les secteurs de l’économie, mais la rentabilité est minimale.
Ce n’est pas seulement la dévaluation excessive de notre monnaie qui améliorerait nos exportations, mais plutôt l’augmentation des volumes exportés grâce à une forte productivité, ce qui pourrait nous rendre compétitifs sur le marché international.
– – Nos agriculteurs sont pour la plupart ignorants et routiniers, et ne réalisent qu’un bénéfice très faible, voire aucun. Nous consacrons un espace considérable et un travail colossal à tous les secteurs de l’économie, mais la rentabilité est minimale, de telle sorte qu’il n’y en a pas assez pour tous les Tunisiens. Le problème principal est que nous ne ressentons pas la nécessité d’améliorer nos méthodes de production. Il faut sortir de cette routine. Nos agriculteurs et une grande partie de nos industriels manquent de stimulation et restent dans leur ignorance et leur routine. Cette faible rentabilité, causée par une faible production, pèse sur tout le peuple tunisien. Nous avons baissé les bras et nous nous sommes résignés à suivre les mêmes routes tracées depuis des décennies. Nous restons aussi pauvres qu’auparavant, car notre productivité est trop faible dans tous les domaines. Qu’est-ce qui nous empêche d’aller plus loin ? Qu’est-ce qui nous freine ? Le grand problème des Tunisiens, c’est cette difficulté à mener une activité à son terme. Il semble que tout nous fasse envie, mais nous ne menons jamais les choses jusqu’à leur terme (rien n’est jamais réellement fini).
Nous devrions augmenter notre productivité dans tous les domaines afin de permettre à la population de se nourrir, de s’habiller et de se loger à des prix abordables. Il faut augmenter la productivité, diminuer le prix de revient et le prix de vente pour améliorer nos exportations.
Il faudrait également adapter notre agriculture aux changements climatiques. Il faudrait notamment opter pour des cultures et des races animales plus résistantes à la chaleur, à la sécheresse ou aux maladies. Nos agriculteurs doivent adopter des pratiques résilientes, comme la sélection de variétés résistantes ou la diversification des cultures. Il est par exemple absurde de continuer à cultiver des orangers au Cap Bon, en Tunisie, dans une région où l’eau se fait de plus en plus rare, car ces arbres sont très gourmands en eau. Avant la réforme agricole des années 1960, on ne trouvait que des figuiers dans la région de Korba; aujourd’hui, on ne trouve que des orangers desséchés par le manque de pluie, alors que les figues rapportent bien davantage que les oranges sur le marché international.
La concurrence sur les marchés internationaux des industries à forte productivité rend le problème des débouchés plus difficile pour tous ceux qui n’ont pas su se munir des mêmes armes et adopter une organisation similaire. La Tunisie doit avoir une vision de plus en plus claire de ces difficultés et s’équiper pour donner à notre pays les moyens de résister à la concurrence étrangère.
–> Notre révolution socio-économique devrait être celle de l’explosion de la productivité. J’invite tous les Tunisiens à travailler beaucoup moins, mais intelligemment, toute en produisant beaucoup plus. Oui, travailler moins et intelligemment pour produire beaucoup plus en quantité et en qualité.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
PS: Je suis un peu trop surpris par le discours de la vidéo ci-dessus de M. Dominique de Villepin, car je ne m’attendais pas à ce qu’il parle de la manière dont il le fait.