Face à une chute préoccupante du prix de l’huile d’olive, les députés tunisiens, dont le président de la Commission parlementaire Bilel El Mechri, ont lancé un appel urgent aux agriculteurs pour suspendre la récolte des olives. L’objectif étant de protéger les revenus des producteurs et d’éviter une aggravation de la crise.
La veille, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Brahim Bouderbala, a adressé une correspondance adressée à la cheffe du gouvernement sollicitant une réunion d’urgence avec les représentants des ministères de l’Agriculture, des Finances et du Commerce.
Cette réunion qui se tiendrait le lundi 15 décembre vise à analyser les causes de l’effondrement des prix et à définir des mesures rapides pour endiguer la crise.
La situation apparaît d’autant plus alarmante qu’elle contredit les tendances mondiales. Alors que les prix internationaux de l’huile d’olive atteignent des sommets, conséquence d’une baisse de la production mondiale, les revenus des producteurs tunisiens s’effondrent. Plusieurs exploitants rapportent vendre leur production en dessous du coût de revient, suscitant colère, incompréhension et inquiétude quant aux répercussions sociales.
Les parlementaires soulignent que cette crise est en partie le retour de bâton de la politique de compression des prix menée par le gouvernement ces deux dernières années. Cette stratégie, visant à freiner la hausse des prix sur le marché intérieur pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, a été mise en œuvre sans concertation suffisante avec les producteurs. Elle a conduit à une pression accrue sur les marges agricoles, à un recul de l’investissement dans le secteur et à la multiplication des circuits parallèles.

N.J











