Une séance de travail conjointe consacrée au suivi du déroulement de la campagne oléicole 2025-2026 s’est tenue dans la soirée du vendredi, sous la supervision du ministre du Commerce Samir Abid et du ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, a annoncé le département de ce dernier, dans un communiqué, samedi 13 décembre 2025.
Les discussions ont porté sur l’état d’avancement des opérations d’achat, de stockage et d’exportation de l’huile d’olive pour la saison en cours. Ont également pris part aux travaux des cadres des deux ministères, des exportateurs, des propriétaires de presses et des agriculteurs.
Dans leurs interventions, les deux ministres ont insisté sur la primauté de l’intérêt national et sur la nécessité de préserver les droits des agriculteurs, en particulier les petits exploitants, tout en œuvrant à lever les difficultés rencontrées par les presses afin d’assurer le succès de la saison dans les meilleures conditions.
Notant un taux d’avancement de la récolte estimé à 25%, le communiqué affirme qu’il a été décidé de lancer la mise en œuvre du programme de stockage de l’huile d’olive, approuvé lors du Conseil ministériel restreint du 25 octobre 2025, d’engager l’Office national de l’huile dans l’exécution d’un programme de promotion de l’huile d’olive conditionnée sur le marché intérieur, de renforcer la coordination avec le secteur bancaire pour examiner les mécanismes de financement possibles des stocks détenus par les presses, et de veiller à la préservation de la réputation et de la valeur de l’huile d’olive tunisienne à l’exportation.
La même source indique, également, que les exportateurs ont salué l’intervention de l’Office national de l’huile dans l’achat de l’huile auprès des presses et des agriculteurs, dans un contexte marqué par une campagne exceptionnelle en termes de production, affirmant leur disposition à appuyer les efforts déployés par l’Office.
De leur côté, les représentants des propriétaires de presses ont souligné l’augmentation continue des stocks d’huile, appelant à des solutions urgentes afin d’assurer la poursuite des opérations de transformation, d’autant plus que les prochaines semaines correspondent au pic de la saison de production.
Les représentants du secteur bancaire — également présents — ont, pour leur part, exprimé leur entière disponibilité à poursuivre l’accompagnement des agriculteurs, des transformateurs et des exportateurs, à travers la mise à disposition de facilités financières spécifiques au secteur de l’olive et de l’huile d’olive, dans le but de garantir des conditions optimales pour le bon déroulement de la campagne.
Alors que l’État renforce son rôle régulateur face à l’afflux de production, plusieurs députés tunisiens, dont le président de la Commission parlementaire de l’agriculture, Bilel El Mechri, ont appelé les agriculteurs à suspendre provisoirement la récolte des olives. Cette mesure exceptionnelle vise à enrayer la chute des prix, à préserver les revenus des producteurs et à éviter une aggravation d’une crise aux lourdes conséquences économiques et sociales.
La situation est d’autant plus paradoxale qu’elle va à contre-courant des tendances internationales. Alors que les cours mondiaux de l’huile d’olive sont en hausse, les producteurs tunisiens voient leurs revenus s’effondrer, certains étant contraints de vendre en dessous de leurs coûts de revient.
Les parlementaires estiment que cette crise résulte en partie de la politique de compression des prix menée ces deux dernières années, destinée à protéger le pouvoir d’achat, mais appliquée sans concertation suffisante avec les agriculteurs, entraînant une fragilisation durable du secteur.
N.J











