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Kairouan s’embrase après le décès d’un jeune homme tabassé par la police 

Par Nadya Jennene

Dans la soirée de vendredi 12 décembre 2025, la ville de Kairouan a été le théâtre d’une vive montée de tension et d’un climat de colère palpable, après le décès d’un jeune homme qui aurait été tabassé par des policiers. 

Le drame a provoqué une explosion de colère dans le quartier populaire de Houmet Ali Bey, où des groupes de jeunes ont bloqué des routes et incendié des pneus, exprimant leur rage et leur désarroi alimentés par une crainte que l’affaire ne soit reléguée au silence, comme tant d’autres. 

Les protestataires réclament avec insistance l’ouverture immédiate d’une enquête transparente, afin d’établir les faits, de déterminer les responsabilités et de lever toute ambiguïté autour des circonstances ayant conduit à la mort du jeune homme. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’un drame individuel, mais d’un combat pour la dignité et le droit à la vérité.

Le jeune homme aurait succombé, selon les déclarations des proches, à une hémorragie intracrânienne associée à un traumatisme crânien sévère. Sur les photos publiées sur les réseaux sociaux par la famille avant le décès, le jeune homme apparaît présentant des lésions faciales multiples, notamment d’importantes enflures, des ecchymoses étendues ainsi que des plaies visibles au niveau du visage et du crâne.

Les blessures à l’origine de son décès auraient été occasionnées lors d’une poursuite sécuritaire, une version qui, en l’absence de communication officielle détaillant les circonstances exactes de l’incident, a contribué à nourrir les interrogations et à exacerber les tensions.

Toujours d’après la famille, le jeune homme circulait à motocyclette sans documents réglementaires lorsqu’il aurait tenté de se soustraire à un contrôle après avoir été repéré par une patrouille policière. La poursuite engagée se serait soldée par une collision impliquant le véhicule de police, à la suite de laquelle le jeune homme aurait été grièvement blessé.

Les proches du défunt affirment par ailleurs que, au lieu d’être immédiatement pris en charge médicalement, il aurait été soumis à des violences physiques de la part de plusieurs agents, au nombre de quatre selon leurs témoignages. Estimant qu’ils l’avaient neutralisé après cette intervention musclée, les agents l’auraient ensuite conduit vers un établissement hospitalier, d’où il se serait ultérieurement échappé.

Après avoir passé une journée à son domicile, son état de santé se serait rapidement détérioré, nécessitant son retour en urgence à l’hôpital. Les examens médicaux ont alors révélé l’existence d’une hémorragie cérébrale interne, avant que le jeune homme ne succombe à ses blessures.

N.J

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