La réunion d’urgence sollicitée par le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au sujet de la chute des prix de l’huile d’olive ne s’est, à ce stade, toujours pas tenue. À l’heure de la rédaction de ces lignes, aucune communication officielle n’a été publiée, ni par les services de l’ARP ni par la présidence du gouvernement, concernant la tenue de cette rencontre pourtant demandée pour ce lundi 15 décembre 2025.
Dès le vendredi 12 décembre, le président du Parlement, Brahim Bouderbala, avait officiellement saisi la cheffe du gouvernement afin de réclamer l’organisation d’une réunion urgente consacrée à la dégradation jugée « préoccupante » des prix de l’huile d’olive sur le marché local. Cette initiative faisait suite à une demande de la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’eau et de la pêche, appelant à une séance réunissant les ministères de l’Agriculture, des Finances et du Commerce.
L’objectif de cette rencontre était d’examiner les causes de l’effondrement des prix payés aux producteurs et de proposer des mesures rapides pour contenir une crise considérée comme porteuse de risques pour la paix sociale.
La situation actuelle illustre un paradoxe économique. Alors que les prix internationaux de l’huile d’olive atteignent des niveaux records, notamment en raison de la baisse de la production mondiale, les revenus des agriculteurs tunisiens connaissent une forte érosion. De nombreux exploitants affirment être contraints de vendre leur production à des prix inférieurs aux coûts de revient.
Dans les milieux agricoles, cette crise est largement attribuée aux politiques publiques menées ces dernières années pour freiner la hausse des prix sur le marché intérieur. Dans un souci de préservation du pouvoir d’achat, les autorités auraient exercé une pression accrue sur les prix, souvent sans concertation suffisante avec les producteurs. Une stratégie qui aurait fragilisé les marges, découragé l’investissement agricole et favorisé l’essor de circuits parallèles.
Aujourd’hui, alors que le marché mondial s’envole, les autorités se retrouvent confrontées aux effets de ces choix, cherchant à contenir l’effondrement des prix après avoir longtemps œuvré à leur baisse. En l’absence de toute annonce officielle sur la tenue de la réunion demandée, l’incertitude demeure quant aux réponses que le gouvernement entend apporter à une filière stratégique pour l’économie nationale.

S.H












