L’ancien ministre et militant politique Mohamed Abbou a vivement critiqué, dans un statut publié sur sa page Facebook lundi 15 décembre 2025, les manifestations de soutien annoncées en faveur du président de la République, Kaïs Saïed, à l’occasion de la fête de la Révolution.
Sans remettre en cause le principe de la liberté de rassemblement, Mohamed Abbou a estimé que ces mobilisations s’inscrivaient dans un contexte politique marqué par des crises multiples et par l’échec du chef de l’État à concrétiser ses engagements, malgré l’ampleur des pouvoirs qui lui sont conférés et la durée de son exercice du pouvoir, la plus longue depuis la Révolution de 2011.
« Une fois encore, le droit de manifester est reconnu à tous. Mais qu’en est-il de la persistance des anciennes pratiques de corruption ? Il s’agit d’une manifestation de soutien à Kaïs Saïed, dans une situation peu enviable, marquée par des crises ouvertes avec l’ensemble des acteurs et par l’échec avéré de la mise en œuvre de ses promesses, en dépit de l’étendue des prérogatives dont il dispose et bien qu’il ait exercé la plus longue période de gouvernance depuis la Révolution », a-t-il écrit, dans la soirée de lundi 15 décembre 2025.
L’ancien secrétaire général d’Attayar a également mis en garde contre la résurgence de pratiques qu’il a qualifiées de « corruptives », rappelant que, par le passé, certaines formations politiques avaient été accusées d’organiser des manifestations en ayant recours à des financements opaques, notamment à travers la mise à disposition de moyens de transport non déclarés et à des participants rémunérés afin de gonfler artificiellement les cortèges.
Selon Mohamed Abbou, de telles pratiques avaient déjà été observées lors de précédentes manifestations de soutien au président Kaïs Saïed. « Il n’y a pas de retour en arrière, dit-on ? Bien au contraire : nous avons renoué avec les dérives d’hier, qu’elles soient postérieures ou antérieures à la Révolution, tout en procédant à une destruction méthodique des acquis de la période postrévolutionnaire, et même de certains fondements positifs de l’État de l’indépendance », a-t-il dénoncé.
Il a, dans ce sens, appelé à documenter rigoureusement ces agissements lors des prochaines mobilisations afin de briser cette illusion d’une rupture avec le passé.
Évoquant enfin la Révolution de 2011, il a avancé qu’elle avait ouvert une opportunité historique de progrès qui n’a pas été pleinement exploitée. « La Révolution du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011 avait ouvert une voie vers le progrès que les Tunisiens n’ont pas su emprunter, jusqu’à l’ouverture d’une parenthèse de désordre et d’absurdité. Puissent-ils, après sa fermeture, opérer une rupture véritable avec l’ensemble des maux hérités du passé. Car leur persistance n’a rien d’inéluctable, malgré le poids de l’héritage », a-t-il écrit.
Les soutiens du président de la République ont lancé des appels au rassemblement devant le Théâtre municipal de Tunis, au centre de la capitale. Cette mobilisation est annoncée sous le slogan « C’est sur ta terre, ô patrie, que nous nous donnons rendez-vous », une formule inspirée d’une chanson libanaise interprétée par le grand artiste Melhem Barakat, mais durablement ancrée dans la mémoire collective tunisienne comme un symbole de l’ère Ben Ali. La chanson avait en effet été reprise par plusieurs artistes notamment Amina Fakhet.

N.J











2 commentaires
Citoyen_H
YA ABBOU, INUTILE
de gesticuler et de baragouiner.
Tu es devenu inaudible.
Je sais que dans ta tête, tu dois te dire, j’étais si proche du but. Je comprends ton désarroi, mais c’est ainsi que les choses sont faites.
Carthage, ce sera dans une autre vie !
Ton passage par la case classe dirigeante, en utilisant Marzoukki en guise de trampoline, fut cinglant et non moins déplorable.
Ce que l’on trouve dans du fumier, a bien plus d’intérêt que tes discours nostalgiques.
De plus, tu as le culot de nous faire la morale en nous mettant en garde contre celui qui a mis toute la smala de la cour des miracles sur la touche.
Que tu le veuilles ou pas, tu feras toujours partie de ces saltimbanques, jusqu’à la fin de tes jours.
Plus opportuniste et plus parvenu que toi, tu meurs.
Aucun retour en arrière, mets-toi cela, une fois pour toutes dans ta tête !
HatemC
Mise à nu d’une hypocrisie politique structurelle.
La déclaration de Mohamed Abbou contre les rassemblements pro-Kaïs Saïed se veut courageuse, lucide et presque résistante.
Elle ne l’est qu’en apparence.
En réalité, elle relève d’un exercice classique de blanchiment politique a posteriori.
CAR MOHAMED ABBOU N’EST NI UN OBSERVATEUR NEUTRE, NI UNE VICTIME EXTERIEUR DU DESASTRE TUNISIEN, IL EST L’UN DES ACTEURS CENTRAUX DE L’APRES RMERDOLUTION ET DONC L’UN DES CO-RESPONSABLES DURECTS DE SON ECHEC
C’EST CE QUE RETIENDRA L’HISTOIRE Mr ABBOU …. TU NE SORTRAS PAS INDEMNE ET BLANCHIT …
TU ES UN HOMME DU SYSTEME POST-REVOLUTIONNAIRE PAS UN LANCEUR D’ALERTE TARDIF
Mohamed Abbou :
– a participé aux gouvernements de la Troïka,
– a soutenu et légitimé l’alliance avec les islamistes,
– a défendu un compromis politique qui a sanctuarisé l’ancien appareil d’État,
– a contribué à une transition molle, sans rupture institutionnelle réelle.
Aujourd’hui, il dénonce les « dérives du passé ».
Mais ces dérives, il les a connues, tolérées, parfois même justifiées au nom du consensus.
MAIS POURQUOI CES POUVOIRS EXISTENT-ILS ENCORE ????
Parce que la classe politique dont Abbou faisait partie a refusé de démanteler l’État autoritaire quand elle en avait la possibilité.
La Révolution n’a pas été confisquée uniquement par un homme, l’usurpateur KS
Elle a été sabotée par une élite qui se prétendait démocrate et qui a maintenu intact le système qu’elle prétendait combattre…..
La Tunisie n’a pas besoin de recyclage politique, mais d’une rupture Mr ABBOU
La Tunisie n’a plus besoin de figures usées, de visages recyclés ni de discours moralisateurs prononcés par ceux-là mêmes qui ont participé à l’échec de la transition démocratique.
Elle a besoin d’une nouvelle classe politique : moins corrompue, réellement patriote et libérée de l’opportunisme ….
En quelques mots Mr ABBOU La Tunisie a besoin de responsables qui :
– placent l’intérêt national au-dessus des calculs partisans,
– rompent clairement avec les pratiques de corruption, d’arrangements et de clientélisme,
– assument leurs erreurs passées au lieu de réécrire l’Histoire,
– comprennent que le patriotisme n’est ni un slogan ni un drapeau brandi dans la rue, mais une compétence, une vision et une éthique ….
Valable pour le squatter de Carthage …. HC