Après qu’un élu a reproché au président de la République, Kaïs Saïed, de n’avoir enregistré aucune réalisation concrète depuis son arrivée au pouvoir, l’un de ses collègues, Abdelkader Ben Zineb, est intervenu avec fermeté pour dénoncer ce qu’il a qualifié d’« injustice manifeste » à l’égard du chef de l’État, estimant que ces critiques dépassent le cadre de la liberté d’expression.
Des « réalisations nombreuses » face aux critiques jugées injustes
Dans son intervention lors de la plénière de mardi 16 décembre 2025 consacrée à la loi sur le recrutement exceptionnel des diplômés chômeurs, l’élu a vivement critiqué ceux qui, selon lui, « réduisent les réalisations du président de la République à une piscine et à un jardin », laissant entendre que les réalisations de Kaïs Saïed sont tellement nombreuses qu’on ne peut se permettre de les résumer ainsi. Selon lui, l’action du président Kaïs Saïed s’est traduite par des décisions structurelles majeures, notamment la fin de ce qu’il a qualifié d’«injustice et d’esclavage » touchant près de 100 000 ouvriers de la sous-traitance.
Il a également souligné que la Tunisie se trouvait auparavant dans une situation de dépendance critique vis-à-vis du Fonds monétaire international et a, dans ce sens, défendu le choix du président de rompre avec « les diktats de l’étranger et du FMI », estimant qu’il s’agit là d’une décision courageuse fondée sur l’autosuffisance nationale. « Celui que certains qualifient d’ »homme absent » est, en réalité, un homme au sens le plus noble du terme, pour avoir pris la décision courageuse de s’appuyer exclusivement sur nos ressources nationales et de rompre avec les diktats de l’étranger, ainsi qu’avec ceux du FMI », a-t-il lancé.
Parmi les autres réalisations évoquées figurent l’intégration de plus de 10 000 enseignants, la relance de la production dans plusieurs secteurs industriels stratégiques, notamment les usines d’acier, de sucre et de halfa.
Le député a insisté aussi sur ce qu’il considère une stabilité dans le secteur de l’éducation nationale et le fait que les élèves ont retrouvé le chemin de l’école dans aucune grève depuis deux ans. Or, rien qu’à la rentrée de l’année scolaire 2025-2026, un mouvement de protestation a eu lieu le 17 septembre. D’autres mobilisation sont également prévus en 2026. « Les réalisations du président de la République sont tangibles et perceptibles pour l’ensemble des citoyens », a assuré Abdelkader Ben Zineb.
Dénonciation d’une “surenchère politique”
Le parlementaire a par ailleurs dénoncé ce qu’il a qualifié de « honteuse surenchère politique », fustigeant les accusations visant le président, tant sur son supposé absentéisme que sur des allégations concernant l’enrichissement de sa famille. «Il est honteux que certains s’adonnent à la surenchère politique. Les uns l’accusent d’être absent, tandis que d’autres vont jusqu’à qualifier sa famille de « nouveaux Trabelsi ». Nous connaissons parfaitement les membres de la famille du président de la République. Qu’on me cite un seul nom de ceux dont on prétend qu’ils se seraient enrichis illicitement ou seraient intervenus dans les affaires de l’État. Pourquoi tant de diffamation ? », a-t-il martelé.
Au terme de son intervention, le député a mis en avant la restauration de la souveraineté nationale comme l’une des principales réalisations du président Kaïs Saïed. « Les messages qu’il adresse d’un ton ferme, à certains acteurs étrangers (les ambassadeurs de pays étrangers en Tunisie, ndlr) s’inscrivent pleinement dans la défense de la souveraineté de l’État », a-t-il noté.
N.J











2 commentaires
HatemC
Le théâtre parlementaire, la fausse conflictualité, et le jeu de dupes institutionnalisé sous Kaïs Saïed.
Ce qui s’est joué au Parlement avec l’intervention d’Abdelkader Ben Zineb n’est ni un débat, ni un désaccord, ni même une maladresse politique.
C’est une scène écrite à l’avance, un numéro de théâtre médiocre destiné à prendre les Tunisiens pour des imbéciles.
Faire semblant de critiquer Kaïs Saïed, puis laisser un député “indigné” venir le défendre avec emphase, n’a qu’un objectif : fabriquer l’illusion d’une démocratie qui n’existe plus. Ce Parlement ne délibère pas, il récite. Il ne contrôle pas le pouvoir, il l’applaudit.
Une « critique » préalable factice pour mieux glorifier le président
Le dispositif est classique :
– un député « critique » timidement le président,
– un autre intervient avec vigueur pour dénoncer une « injustice »,
– le président ressort grandi, victimisé, sanctuarisé.
Soyons clairs :
aucun député ne peut aujourd’hui critiquer réellement Kaïs Saïed sans autorisation préalable. Dans un pays où Abir Moussi a été condamnée à 12 ans de prison pour avoir défié le président, croire que Ben Zineb s’exprime librement relève soit de la stupidité politique, soit de la manipulation assumée.
SVP NE CROYEZ PAS QUE NOUS SOMMES DES IDIOTS … ON VOUS LIT COMME DANS UN LIVRE OUVERT LES PETITES FRAPPES …
Ces députés devront un jour répondre de leur rôle.
Pas devant les caméras, pas dans leurs cercles de complaisance, mais devant l’Histoire.
Et l’Histoire ne s’embarrasse ni de slogans ni d’excuses. Elle retiendra qu’au moment où la Tunisie avait besoin de courage, de lucidité et de contre-pouvoirs, ils ont choisi la soumission.
Ils n’ont pas été des élus, mais des figurants dociles.
Ils n’ont pas défendu le peuple, mais le récit du pouvoir.
Ils n’ont pas empêché la dérive, ils l’ont légitimée, votée, applaudie, justifiée.
Demain, quand on cherchera les responsables de l’effondrement politique, institutionnel et moral du pays, leurs noms seront là. Non pas comme victimes, mais comme acteurs de mauvaises factures, signataires zélés d’une imposture historique … D’ors et déjà je vous méprise … HC
Mhammed Ben Hassine
[que les réalisations de Kaïs Saïed sont tellement nombreuses qu’on ne peut se permettre de les résumer ainsi…] kafefa rien d’autres
[les diktats de l’étranger et du FMi]
Fmi est de loin clémente est le paradis par rapport à l’enfer de Afreximbank (Banque Africaine d’Import-Export) qui prête à 15% et ne debloque pas la totalité du crédit mais on paye mes intérêts sur la totalité du crédit