Une polémique a éclaté sur les réseaux sociaux après la publication par une page Facebook tunisienne spécialisée dans la vente d’accessoires pour femmes, d’une promotion provocatrice et inquiétante. La page en question a mis en avant un coffret d’accessoires de contrefaçon auquel elle a joint une note manuscrite indiquant : « Désolé pour le coup de poing d’hier. J’étais en colère ».

Cette une apologie implicite de la violence contre les femmes, a suscité un large débat en ligne. Certains commentaires ont adopté un ton ironique et sombre, semblant banaliser ou relativiser l’acte de violence évoqué, tandis que d’autres ont vivement dénoncé cette communication, estimant qu’elle constitue un message dangereux et inacceptable dans le contexte actuel de lutte contre les violences faites aux femmes.

Le fait même de présenter un coffret comme compensation d’un acte violent banalise et normalise la maltraitance. La publication met en effet la femme dans une posture problématique : celle d’une consommatrice matérialiste prête à accepter l’humiliation en échange de cadeaux ou de privilèges.
Si certains y ont vu une simple maladresse marketing, d’autres ont considéré la publication comme une instrumentalisation de la violence dans un contexte commercial, qui banalise les agressions et envoie un message dangereux à la communauté dans une Tunisie où de nombreuses victimes, même après avoir été agressées, retournent parfois vers leur partenaire violent, soit par pression familiale, soit par crainte d’une stigmatisation sociale liée au divorce ou à l’indépendance des femmes.
La polémique a mis en lumière la fragilité de la régulation des contenus commerciaux sur les réseaux sociaux, où certaines pratiques publicitaires peuvent franchir les limites de l’éthique et de la légalité. Elle rappelle que, derrière chaque publication marketing, il existe une responsabilité sociale et éthique : banaliser ou se moquer de la violence, sous prétexte de promotion commerciale, reste inacceptable et peut provoquer un impact durable sur les mentalités.
N.J










