La juge tunisienne Monia Ammar a été nommée membre de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la République arabe syrienne, a annoncé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, lundi 15 décembre 2025 dans un communiqué.
Monia Ammar rejoint ainsi la juriste irlandaise Fionnuala Ní Aoláin au sein de cette instance onusienne, aux côtés de Paulo Sérgio Pinheiro (Brésil), qui préside la Commission depuis sa création en 2011.
Figure éminente de la magistrature tunisienne, Monia Ammar est reconnue à l’échelle internationale comme une experte du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Sa carrière, qui s’étend sur près de quatre décennies, est marquée par des responsabilités judiciaires et institutionnelles de premier plan. Elle a notamment exercé en tant que magistrate de haut rang à la Cour de cassation de Tunis.
Entre 2014 et 2016, elle a occupé le poste de coordinatrice régionale du droit international humanitaire pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au sein du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), basé au Caire. Auparavant, elle avait été élue présidente de la Commission arabe indépendante des experts au sein de la Ligue des États arabes en 2007, puis présidente du Comité arabe des femmes pour le droit international humanitaire relevant de l’Organisation de la femme arabe en 2010.
En 2019, Monia Ammar a fondé en Tunisie le Centre arabe de droit international, une structure dédiée à la recherche juridique, à la formation et au plaidoyer en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire. Auteure et formatrice, elle a contribué à de nombreuses publications et a co-écrit plusieurs ouvrages portant sur les droits de l’homme, les droits des femmes et les droits des travailleurs. Son expertise couvre notamment l’égalité de genre, la lutte contre les violences faites aux femmes, la justice transitionnelle et la gouvernance fondée sur les droits.
Tout au long de sa carrière, Monia Ammar a collaboré étroitement avec des agences des Nations unies, des organisations régionales et des réseaux de la société civile, contribuant au renforcement des réformes juridiques et des mécanismes de protection des droits fondamentaux. Sa nomination à la Commission d’enquête sur la Syrie vient consacrer le rayonnement international de l’expertise juridique tunisienne au sein des instances onusiennes.
La Commission d’enquête sur la Syrie a été établie le 22 août 2011 par le Conseil des droits de l’homme, à la suite de l’adoption de la résolution S-17/1, dans le contexte du conflit syrien. Son mandat consiste à enquêter sur l’ensemble des violations présumées du droit international des droits de l’homme commises en Syrie depuis mars 2011, à établir les faits et les circonstances pouvant constituer de telles violations, ainsi que les crimes perpétrés, et, dans la mesure du possible, à identifier les responsables afin de garantir que les auteurs de crimes, y compris les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, répondent de leurs actes.
N.J










