L’UGTT brandit la menace d’une grève dans le secteur des banques et des assurances

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à travers son Union régionale de Tunis, a exprimé son inquiétude face à la détérioration du climat social dans le secteur des banques, des assurances et des institutions financières, dénonçant des pratiques qu’elle qualifie de « répressives » à l’encontre des employés et des syndicalistes.

Sanctions jugées abusives et climat de tension

Dans un communiqué publié le 16 décembre 2025, à l’issue d’une réunion sectorielle tenue le 11 décembre à Tunis sous la présidence de Jabrane Bouraoui, secrétaire général de l’Union régionale, les cadres syndicaux ont condamné ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation des tensions sociales au sein du secteur. Ils estiment que les employés évoluent dans un climat de colère et de tension, notamment depuis la mise en œuvre de la grève légale des 3 et 4 novembre 2025.

Dialogue social bloqué et menaces d’escalade

L’UGTT a appelé le Conseil bancaire et financier ainsi que la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances à engager un dialogue « sérieux et responsable » avec la Fédération générale des banques, des assurances et des institutions financières. Elle réclame notamment le respect des lois en vigueur, en particulier l’application de l’article 412 du Code de commerce à l’ensemble des employés du secteur, ainsi que le respect des accords conclus avec les partenaires sociaux.

Parmi les principales revendications figurent l’ouverture des négociations sur les augmentations salariales au titre de l’année 2025, la réintégration des syndicalistes licenciés, la régularisation de la situation des contractuels et des agents de sous-traitance, conformément aux textes légaux récemment adoptés, ainsi que la clarification des responsabilités dans le blocage du dialogue social.

Face au silence des institutions de l’État et à la poursuite des atteintes aux droits syndicaux, l’UGTT fait état d’un climat de forte colère parmi les employés et annonce leur disposition à recourir à toutes les formes de lutte légales, allant du port du brassard rouge à l’organisation de sit-in devant certaines banques et compagnies d’assurances. Les syndicats évoquent également la préparation d’une journée de colère sectorielle devant les autorités de tutelle.

L’organisation syndicale a enfin averti que les employés du secteur sont prêts à observer une nouvelle grève sectorielle si la politique de blocage du dialogue social et de remise en cause du droit à la négociation se poursuit.

S.H