L’ancien député et activiste Majdi Karbai a annoncé jeudi 18 décembre 2025 dans une publication sur sa page Facebook l’adoption en partie par le Parlement européen du Pacte européen sur la migration et l’asile, incluant une liste de pays considérés comme « pays d’origine sûrs ».
Le texte a été approuvé par 384 voix pour, 237 contre et 31 abstentions, après un accord politique conclu le 8 décembre entre les ministres de l’Intérieur des 27 États membres de l’Europe.
Rappelant que parmi les sept pays inscrits sur cette liste figurent la Tunisie, l’Égypte, le Maroc, l’Inde, le Bangladesh, la Colombie et le Kosovo, Majdi Karbai a évoqué les conséquences de ce dispositif sur les droits des migrants et des demandeurs d’asile originaires de ces pays.
Procédures accélérées, renvois facilités : un durcissement aux lourdes conséquences
Il a expliqué que cette classification entraînerait, dans l’immédiat, un durcissement des procédures d’asile. Les demandes introduites par les ressortissants des pays concernés seront désormais traitées selon des procédures accélérées, souvent aux frontières ou dans des zones de transit, avec une présomption de non-éligibilité à la protection internationale. Cela augmente considérablement le risque de rejets rapides et de renvois anticipés, notamment pour les migrants tunisiens, selon ses dires.
Au-delà de cet effet immédiat, le nouveau cadre juridique permet également aux États européens de renvoyer des demandeurs d’asile vers des pays tiers considérés comme « sûrs » qu’ils auraient traversés avant d’atteindre l’Union européenne. Dans ce contexte, la Tunisie pourrait être désignée comme pays de renvoi, même en l’absence de lien direct et substantiel avec la personne concernée, dès lors qu’un accord est conclu avec l’Union.
Rapatriements forcés : l’Italie en première ligne, la Tunisie en pays de renvoi
Lundi, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a annoncé que l’Italie s’apprêtait à franchir, d’ici la fin de l’année, le seuil symbolique des 6 000 rapatriements forcés. À ce chiffre s’ajoutent près d’un millier de retours supplémentaires effectués dans le cadre de dispositifs de rapatriement assisté.
Il a précisé, également, que ces opérations étaient menées principalement en coopération avec la Libye et la Tunisie, mais également avec l’Algérie, dans le cadre des accords bilatéraux et régionaux conclus par Rome en matière de gestion des flux migratoires.
La Tunisie avait été officiellement désignée par les autorités italiennes comme « pays tiers sûr », une qualification juridique permettant non seulement d’accélérer l’examen des demandes d’asile introduites par des ressortissants tunisiens, mais aussi de faciliter les procédures de retour, conformément aux dispositifs prévus par le droit européen et les accords de coopération en vigueur.

N.J











3 commentaires
HatemC
Monsieur Majdi Karbai,
Vous décrivez avec précision les mécanismes du Pacte migratoire européen : procédures accélérées, renvois facilités, accords avec l’Italie, désignation de la Tunisie comme pays tiers sûr. Sur le plan technique, votre analyse est juste.
Mais vous évitez délibérément la question essentielle, celle qui dérange et que vous refusez de poser par hypocrisie politique :
POURQUOI LA TUNISIE EST-ELLE DEVENUE UN PAYS QUE SES PROPRES CITOYENS FUIENT MASSIVEMENT ?
Car le problème ne commence ni à Bruxelles ni à Rome.
Il commence en Tunisie :
– absence de projet national,
– effondrement économique,
– injustice sociale,
– perte de confiance totale dans l’État et dans ses élites.
En vous limitant à dénoncer l’Europe, vous entretenez un discours VICTIMAIRE confortable, mais stérile.
Vous parlez des conséquences sans jamais assumer le débat sur les causes.
Or tant que cette responsabilité interne sera éludée, les Tunisiens continueront de partir — et l’Europe continuera, logiquement, de fermer ses portes.
La vraie question n’est pas : que fait l’Europe ?
La vraie question est : qu’avons-nous fait de notre pays ? …. HC
HatemC
Il faut se rendre à l’évidence, et arrêter l’hypocrisie morale : les pays européens ne vont pas, et ne peuvent pas, accueillir toute la misère du monde.
Ce constat n’est ni raciste ni inhumain, il est politique, démographique et économique.
L’Europe protège désormais ses frontières et défend ses intérêts. Point.
Le nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile, adopté par le Parlement européen, s’inscrit dans cette logique.
La Tunisie figure désormais sur la liste des « pays d’origine sûrs », aux côtés du Maroc, de l’Égypte ou de l’Inde. Traduction claire : les demandes d’asile des Tunisiens seront rejetées plus vite, les expulsions facilitées, les retours accélérés.
Certains crient au scandale.
D’autres parlent de « politiques de mort ». Mais la vraie question n’est pas ce que fait l’Europe.
La vraie question est : pourquoi des centaines de milliers de Tunisiens n’ont qu’un seul objectif dans la vie — QUITTER LEUR PAYS ?
Le véritable échec est tunisien, pas européen
Le drame, ce n’est pas le Pacte migratoire.
Le drame, c’est qu’en Tunisie :
– il n’y a plus de projet collectif,
– plus de rêve national,
– plus d’horizon pour la jeunesse,
– plus de mérite récompensé,
– plus de confiance dans l’État.
Les États-Unis ont bâti un mythe mobilisateur : le rêve américain.
L’Europe, malgré ses crises, offre encore un cadre de vie, une stabilité, une projection.
La Tunisie, elle, n’offre plus rien d’autre que l’attente, la débrouille ou l’exil.
Quand tout un peuple rêve de partir, ce n’est pas un problème de visas.
C’est un effondrement politique, économique et moral.
Majdi Karbai détaille les effets techniques du Pacte : procédures accélérées, renvois facilités, accords avec l’Italie, désignation de la Tunisie comme pays tiers sûr. Tout cela est factuel.
Mais il évite soigneusement la question centrale :
Pourquoi la Tunisie est-elle devenue un pays que ses propres citoyens fuient massivement ?
Cette question dérange, car elle oblige à regarder la réalité en face : l’effondrement de l’État, l’absence de projet national, la faillite économique chronique, la médiocrité du débat public et la responsabilité directe des élites politiques, anciennes comme nouvelles.
Poser cette question, ce serait admettre que le problème ne commence pas à Bruxelles ni à Rome, mais à Tunis. Ce serait reconnaître que l’exil massif n’est pas d’abord le résultat des politiques européennes, mais la conséquence d’un système incapable d’offrir à sa jeunesse autre chose que le chômage, l’injustice et l’humiliation.
En évitant ce débat de fond, Majdi Karbai préfère le confort du discours victimaire : dénoncer l’Europe, agiter les procédures, parler de droits — tout en se gardant bien d’interroger les causes profondes de la fuite. Une posture morale commode, mais politiquement stérile.
Car tant que cette question sera évitée par calcul, par lâcheté ou par hypocrisie, les Tunisiens continueront de partir, et l’Europe, elle, continuera logiquement de fermer ses portes … HC
Gg
Récupérez déjà vos clandestins, ce sera bien!