Le décès d’un pharmacien âgé de 75 ans alors qu’il se trouvait en détention a profondément choqué le corps professionnel. Le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot) dénonce, dans un communiqué daté du jeudi 18 décembre 2025, un drame évitable et pointe les failles du cadre légal régissant la profession depuis plus de cinquante ans.
Un pharmacien fragilisé par son état de santé
Dans son communiqué, le Spot souligne la gravité de l’événement et rappelle que le défunt souffrait de plusieurs pathologies chroniques sévères, dont des troubles cardiaques, le diabète, ainsi que des ulcères de décubitus, le rendant quasi incapable de se mouvoir. Le syndicat dénonce le fait que son arrestation ait été maintenue malgré son état de santé fragile, jugeant la situation à la fois « éthique, légale et humaine » inacceptable.
Le communiqué interroge également les pratiques entourant les arrestations et les convocations des pharmaciens dans le cadre de procédures judiciaires :
« Tout danger que ce pharmacien aurait pu représenter pour la société, ne pouvait-il pas être traité par la poursuite de l’enquête alors qu’il était en liberté ? » souligne le syndicat, qui pointe le caractère obsolète du cadre légal régissant la profession, en vigueur depuis 1969, et jugé inadapté à une société moderne respectant l’État de droit.
Le Spot rappelle que cette situation n’est pas isolée, mais s’inscrit dans un « parcours préoccupant de traitements coercitifs à l’encontre des pharmaciens », avec de nombreuses convocations au cours de l’année écoulée. Selon le syndicat, plusieurs professionnels de santé ont été confrontés à des procédures judiciaires qui, même lorsqu’elles s’achevaient par un non-lieu, leur ont infligé un lourd coût psychologique, social et sanitaire.
Des demandes claires pour protéger la profession
Face à ce contexte, le syndicat a formulé plusieurs demandes :
- Ouverture d’une enquête sur les circonstances du décès, avec identification des responsabilités ;
- Gestion prudente des dossiers judiciaires concernant les professionnels de santé, en tenant compte de la spécificité technique de leur métier et du respect systématique de la présomption d’innocence ;
- Intervention du ministère de la Santé pour protéger la profession, en révisant la législation dépassée et en arrêtant les mesures coercitives jugées excessives.
Le Spot conclut en appelant le ministère de la Santé et le gouvernement à « mettre fin à ce climat tendu et dangereux », et à adopter des mesures concrètes pour réformer la profession et protéger les pharmaciens, dont le seul objectif est d’assurer la santé des Tunisiens.
Cet incident relance le débat sur la nécessité de moderniser le cadre légal régissant les pharmacies en Tunisie, et sur l’équilibre entre contrôle de la profession et protection des droits fondamentaux des professionnels de santé. Le décès de ce pharmacien, à l’âge avancé et dans un état de santé critique, souligne l’urgence de revoir les pratiques judiciaires et administratives.
I.N.











Commentaire
ZARZOUMIA
DES CITOYENS détenus et 100% innocents en attente de leurs jugements , beaucoup sont cardiaques et trainent aussi d’autres maladies . LA MORT NE PRÉVIENT PAS , pas car c’est flen ou feltena , ARRETEZ VOS CIRQUES .