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Cash roi : les liquidités en circulation atteignent un nouveau record en Tunisie

Par Imen Nouira

À l’approche des fêtes et dans un contexte de baisse massive de l’usage du chèque, la circulation du cash en Tunisie continue de battre des records, illustrant un basculement durable des habitudes de paiement.

Liquidités en forte hausse avant les fêtes

Le montant des billets et pièces en circulation a atteint, le 18 décembre 2025, un nouveau record historique de 26,178 milliards de dinars, contre 22,042 milliards un an auparavant, selon les récents chiffres publiés par la Banque centrale de Tunisie.

Cela représente une hausse de 4,136 milliards de dinars par rapport à la même période de l’année précédente, soit une progression de 18,76%.

Ce nouveau record intervient juste avant les vacances scolaires et les fêtes de fin d’année. Les pics sont souvent liés à des saisons de grandes dépenses conjuguées à la limitation du nombre et du montant des chèques.

Le dernier pic de 26,145 milliards de dinars a été enregistré une dizaine de jours auparavant, le 8 décembre 2025. Celui d’avant de 26,096 milliards de dinars a coïncidé avec le 29 août 2025 et les dépenses liées à la rentrée scolaire. Les précédents pics avaient coïncidé avec l’Aïd El-Kébir (fête du sacrifice) et les achats liés à l’Aïd Esseghir (gâteaux traditionnels et nouveaux habits pour les enfants), le tout accentué par l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques, qui a renforcé le recours au liquide.

Le chèque en net recul face au cash

Le bulletin Paiements en chiffres en Tunisie publié fin novembre 2025 par la Banque centrale de Tunisie, montre que le paiement par chèque a fortement reculé aux neuf premiers mois de 2025, sous l’effet de cette nouvelle loi. Le nombre de chèques télécompensés a chuté de 67,9%, pour s’établir à 5,9 millions. Le chèque n’a ainsi représenté que 3,7% des moyens de paiement télécompensés en nombre, contre 37% pour la même période en 2024.

Parallèlement, le montant total des chèques émis a baissé de 57,9%, atteignant 40,21 milliards de dinars fin septembre 2025, contre 95,62 milliards de dinars fin septembre 2024. En valeur, le chèque n’a représenté que 25% des paiements télécompensés, contre 53% fin septembre 2024.

Depuis octobre 2024, la détention de sommes importantes en espèces n’est plus soumise à l’obligation de justifier l’origine des fonds.

I.N.

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3 commentaires

  1. HatemC

    20 décembre 2025 | 21h25

    Cette complaisance des médias est choquant et révélateur …En Tunisie, beaucoup de médias préfèrent relayer les chiffres bruts et rassurants …. Cette complaisance transforme des faits graves en normalité, et n’éclaire pas le public sur la véritable gravité du problème.

  2. HatemC

    20 décembre 2025 | 19h50

    Depuis octobre 2024, en Tunisie, vous pouvez posséder des millions en liquide sans avoir à expliquer d’où ils viennent.

    Traduction concrète : l’État renonce à toute traçabilité, à toute fiscalité et à toute lutte contre l’économie parallèle.
    Conséquence : l’argent fuit les banques, ne finance ni entreprises ni emplois, et laissent l’économie nationale affaiblie.

    C’est exactement le type de décision qui transforme le cash en symptôme d’échec, et non en choix volontaire.
    Bonjour le blanchiment ….

  3. HatemC

    20 décembre 2025 | 19h44

    Désolé I.N cet article est trompeur, non pas parce que les chiffres sont faux, mais parce que l’angle choisi est paresseux et politiquement anesthésiant. Il décrit un symptôme en détail, tout en évitant soigneusement d’expliquer la maladie — et surtout qui en profite et qui y perd.

    Le cash en Tunisie n’est pas une “habitude”, c’est une fatalité institutionnelle

    L’article laisse entendre un simple “basculement des habitudes de paiement”, comme si les Tunisiens avaient choisi le liquide par confort ou tradition.

    C’est faux.
    Le cash est devenu dominant parce que :
    – une large partie de la population est peu ou mal bancarisée,
    – la confiance dans les banques est quasi inexistante,
    – l’État a criminalisé l’usage du chèque sans offrir d’alternative crédible,
    – les paiements électroniques restent lents, coûteux, instables et inégalement accessibles.

    Ce que l’article ne dit pas — ou refuse de dire — c’est que l’argent liquide ne travaille pas.

    Quand l’argent :
    – reste hors des banques,
    – circule de main en main,
    Il ne finance ni l’investissement, ni le crédit, ni l’innovation, ni l’emploi.

    Une économie dominée par le cash est :
    – une économie sans épargne structurée,
    – sans intermédiation financière efficace,
    – sans capacité de projection à long terme.

    Autrement dit :
    Le liquide est un frein direct au développement.

    @ I.N
    Explosion du cash = effondrement de la fiscalité
    Là encore, silence radio dans l’article.

    Le cash, c’est :
    – des transactions invisibles,
    – des revenus non déclarés,
    – une TVA qui s’évapore,
    – un impôt sur le revenu fictif,
    – des caisses publiques chroniquement vides.

    Et pendant ce temps ….
    l’économie informelle prospère tranquillement, protégée par le liquide.
    Le cash en Tunisie n’est pas un indicateur de vitalité, c’est le thermomètre d’un système qui ne fonctionne plus … HC