Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

Des avocats annoncent une grève de la faim collective en réponse à l’appel d’Ayachi Hammami

Par Raouf Ben Hédi

Un groupe d’avocats a annoncé, samedi 20 décembre 2025, son intention d’observer une grève collective de la faim le lundi 22 décembre, en réponse à l’appel lancé par l’avocat et détenu politique Ayachi Hammami, incarcéré et en grève de la faim depuis le 2 décembre.

Dans leur communiqué, les signataires indiquent agir en solidarité avec l’appel d’Ayachi Hammami à une grève de la faim collective, prévue les 22, 23 et 24 décembre, pour protester contre « les procès inéquitables, les jugements injustes et les décisions de détention arbitraires ».

Une grève de la faim au nom de l’État de droit

Les avocats dénoncent une atteinte aux garanties d’un procès équitable, estimant que le pouvoir politique a pris la main sur l’appareil judiciaire, entraînant « une instrumentalisation de la justice à des fins de répression des libertés politiques et civiles et de réduction au silence des voix dissidentes ».

Soulignant le rôle historique et constitutionnel de la profession d’avocat dans la défense des droits et libertés, les signataires affirment que cet engagement ne se limite pas aux prétoires, mais s’étend également au soutien aux détenus dans leurs luttes jugées légitimes, y compris par des actions de solidarité symboliques.

Outre la grève de la faim prévue le 22 décembre, les avocats appellent leurs consœurs et confrères à se rassembler devant la Maison de l’avocat, le même jour à 9 heures du matin, pour réaffirmer leur attachement à l’indépendance de la profession, à l’État de droit, et pour réclamer la libération des détenus et prisonniers d’opinion.

L’appel d’Ayachi Hammami

Figure historique du militantisme démocratique en Tunisie, Ayachi Hammami est reconnu pour son engagement de longue date en faveur des libertés publiques et des droits fondamentaux. Il a toujours dénoncé une affaire « montée de toutes pièces », à caractère éminemment politique.

L’avocat a été arrêté mardi 2 décembre 2025 à son domicile, à la suite d’un jugement en appel rendu dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ». La Cour d’appel l’a condamné à cinq ans de prison, assortis de deux ans de surveillance administrative, après une peine de huit ans prononcée en première instance.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux le 12 décembre, Ayachi Hammami s’est adressé aux prisonniers politiques, syndicalistes, journalistes, acteurs de la société civile et personnes poursuivies pour des motifs qu’il estime arbitraires. Il y a formulé un mot d’ordre sans équivoque : « Dans les prisons comme dans les places publiques, nous luttons ensemble pour la vie ».

R.B.H

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers

Contenus Sponsorisés