Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a officiellement déposé, mardi 23 décembre 2025, sa démission au bureau d’ordre de la centrale syndicale. Cette démarche déclenche une procédure précise, strictement encadrée par le règlement intérieur de l’organisation. Selon le secrétaire général adjoint et porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, qui a confirmé l’information, la démission a été reçue par le secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur, sans que l’intéressé ne fournisse de détails sur les motivations de sa décision.
Les étapes prévues après le dépôt de la démission
Selon les explications fournies par M. Tahri à l’agence de presse Tap, la démission ne produit pas d’effet immédiat et s’inscrit dans un processus en plusieurs étapes.
1. Dépôt officiel et enregistrement de la démission
La première étape consiste en le dépôt formel de la démission au bureau d’ordre central de la centrale syndicale. Celle-ci est ensuite transmise à la structure compétente, en l’occurrence le secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur.
À ce stade, la démission est considérée comme déclarée mais non encore effective.
2. Délai statutaire de quinze jours
Le règlement intérieur de l’UGTT prévoit un délai obligatoire de quinze jours à compter de la date de dépôt. Durant cette période, la démission reste suspendue et ne peut produire aucun effet juridique ou organisationnel.
Ce délai vise à garantir la stabilité de l’organisation et à éviter toute vacance précipitée à la tête de la centrale syndicale.
3. Convocation du secrétaire général démissionnaire
Au cours de ce délai, les instances compétentes sont tenues de convoquer le secrétaire général démissionnaire. Cette convocation a pour objectif d’écouter les motivations de la démission et d’engager un échange institutionnel autour des raisons invoquées.
Le règlement intérieur prévoit également une tentative formelle de conciliation, destinée à dissuader l’intéressé de maintenir sa décision, si cela s’avère possible.
4. Confirmation ou retrait de la démission
À l’issue de cette phase de concertation, deux scénarios sont possibles :
- soit le secrétaire général retire sa démission, auquel cas la procédure prend fin sans autre conséquence ;
- soit il confirme son intention, rendant alors la démission définitivement exécutoire.
Ce n’est qu’à ce moment précis que la démission devient effective sur le plan statutaire.
5. Réunions des structures syndicales compétentes
En parallèle, des réunions internes sont organisées au sein des structures syndicales afin d’examiner les suites à donner à la situation, dans le respect des statuts et du règlement intérieur.
Ces rencontres visent à assurer la continuité du fonctionnement de l’UGTT et à préparer les décisions organisationnelles qui pourraient découler d’une éventuelle vacance du poste, le cas échéant.
6. Pas de démission pour d’autres dirigeants
Sami Tahri a par ailleurs précisé qu’aucune autre démission n’a été enregistrée au sein du bureau exécutif. Toute information contraire reste, à ce stade, infondée, aucun dépôt officiel n’ayant été effectué auprès des instances concernées. Il a réagi particulièrement aux rumeurs ayant circulé sur la démission du secrétaire général adjoint chargé des études, Anouar Ben Gaddour, en affirmant que « le secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur n’a reçu aucune démission à ce sujet »
Un processus strictement encadré
La démission du secrétaire général de l’UGTT s’inscrit donc dans un processus réglementé, fondé sur des délais, des consultations obligatoires et des mécanismes internes visant à préserver la stabilité institutionnelle de la centrale syndicale.
À ce stade, il n’est pas encore possible de déterminer si le bureau exécutif entérinera ou non cette démission, celle-ci demeurant juridiquement non effective tant que la procédure prévue par le règlement intérieur n’a pas été menée à son terme.
Les prochaines étapes dépendront exclusivement de l’issue du délai statutaire et de la position finale de Noureddine Taboubi à l’issue des consultations prévues.
Notons que cette démission intervient dans un contexte interne tendu, marqué par des divergences au sein des instances dirigeantes, notamment autour de la grève générale annoncée pour le 21 janvier et des modalités de tenue du prochain congrès.
I.N.









