La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, actuellement en détention, a publié, le lundi 29 décembre 2025, un message sur sa page Facebook, transmis depuis sa cellule par son comité de défense à l’issue d’une visite effectuée le même jour.
Un message depuis sa cellule évoquant une dégradation de son état de santé
Dans cette publication, l’opposante a fait état d’une dégradation de son état de santé, de conditions de détention qu’elle a qualifié d’illégales et d’une incapacité médicale à se présenter devant la Cour d’appel de Tunis, dans le cadre de l’affaire intentée à son encontre par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).
Poursuivie en justice pour des déclarations tenues lors d’une conférence de presse en décembre 2022, elle a été condamnée en première instance à deux ans de prison.
Une affaire judiciaire contestée et une audience renvoyée
Sa défense a, elle, soulevé, dans le cadre de cette affaire, la question de l’impartialité du magistrat en charge du dossier, en raison de son passage au sein d’une structure régionale de l’Isie, partie plaignante. L’affaire a été renvoyée au 30 décembre 2025.
Dans son message, Abir Moussi a rappelé être détenue depuis le 3 octobre 2023 et affirme être maintenue en détention sans autorisation légale depuis le 26 mai 2025. Elle a indiqué que son état de santé ne lui permettrait pas d’endurer le déplacement de plusieurs centaines de kilomètres prévu pour comparaître devant la juridiction compétente.
« Mon état de santé ne me permettra pas de supporter, demain, l’épreuve d’un déplacement de plusieurs centaines de kilomètres afin de comparaître devant la Cour d’appel de Tunis dans l’affaire de l’Instance électorale 2 », a-t-elle écrit.
Des conditions de détention jugées incompatibles avec son état de santé
Elle a précisé qu’elle avait été informée de l’absence du médecin de l’unité pénitentiaire, actuellement en congé, et a affirmé ignorer si son état nécessite un transfert vers un établissement hospitalier. Elle a également avancé qu’elle ignorait si une attestation médicale officielle lui sera délivrée pour justifier son empêchement, ni si la juridiction saisie décidera du report de l’audience à une date ultérieure.
Estimant toutefois que ces considérations procédurales demeurent sans incidence sur l’issue de la procédure, elle a affirmé que « ces détails n’ont aucune influence sur une décision politique déjà prête, qui sera prononcée sous le couvert d’un jugement judiciaire ».
Qualifiant son procès de « simple maillon d’une longue chaîne de harcèlement, de violence et de torture morale et physique », elle a insisté sur le fait qu’elle se considère être la cible, depuis plusieurs années, de pressions dues à ses convictions idéologiques, à ses positions politiques, à son engagement partisan ainsi qu’à ses prises de parole médiatiques.
Abir Moussi a alerté sur ses conditions de détention incompatibles avec son état de santé. « Sachez, Tunisiens, et que le monde entier le sache aussi : je vis dans des conditions qui ne correspondent en rien à mon état de santé. Sur le plan sanitaire, je ne vais pas bien. Sur le plan sécuritaire, je ne me sens pas en sécurité », a-t-elle écrit.
Elle a établi également un parallèle entre la situation actuelle et les événements d’avril 2021 au sein du Parlement, indiquant que ces tensions étaient en train de se reproduire, selon elle, « sous une autre forme, à l’intérieur de la cellule ».
Abir Moussi a conclu surent qu’elle tient les autorités pour pleinement responsables de l’épuisement physique et psychologique qu’elle dit subir en raison de ses conditions de détention, dénonçant une exposition délibérée aux risques et une atteinte à sa sécurité personnelle.
N.J













Commentaire
salem-nael
Une femme en or dommage