La Nano de TATA ne sera pas vendue en Tunisie de sitôt !

Suite aux rumeurs infondées circulant actuellement dans certains milieux à propos de la vente de véhicules de la marque indienne TATA en Tunisie, nous avons vérifié auprès de sources informées au ministère du Commerce qui nous ont déclaré qu’il n’en sera rien dans les quelques années à venir.
La marque TATA, la plus grande marque en Inde, a créé récemment une voiture destinée aux familles à une valeur de 1800 euros, soit 3200 dinars. Baptisée Nano, ce véhicule est fabriqué en Inde et les premiers modèles sortiront des usines en 2009 à raison de 250.000 voitures par an pour arriver à 500.000 exemplaires par an à moyen terme. C’est Ratan Tata, le patron de la marque lui-même qui l’affirme dans une interview à un magazine français. La voiture en question a été fabriquée à partir de pièces dessinées en Inde et supervisées par Ratan Tata. Certaines pièces ont été redessinées dix fois, dit-il, afin de minimiser les coûts. En clair, les composantes de la Nano ne sont fabriquées qu’en Inde et que par Tata.
Or en Tunisie la législation exige des marques automobiles d’acheter auprès de fabricants tunisiens des pièces détachées pour un montant équivalent à leurs exportations. Chose qui est pour le moment impossible et inimaginable pour Tata en raison des prix. Le coût de fabrication en Tunisie des pièces (toutes conformes aux normes européennes draconiennes) est bien supérieur au coût de fabrication en Inde. Ces propos nous ont été confirmés par des représentants d’une très grande marque allemande. Si les Européens trouvent leur compte en Tunisie, c’est pour une question de rapport qualité prix et pour des questions de proximité géographique et de temps de livraison. En plus, les maisons européennes trouvent leur compte puisqu’il y a une sorte de « récompense » sur le marché tunisien : vous achetez chez nous, nous achetons chez vous. C’est la loi de la compensation qui a permis la floraison de toute une industrie de fabrication de pièces automobiles en Tunisie fort compétitive. Les concessionnaires et les marques qu’ils représentent ne remettent aucunement cette loi puisque chacun y trouve son compte. Or Tata n’est pas et ne peut entrer dans cette logique puisqu’il fabrique ses pièces lui-même. Reste enfin la question de l’homologation. La Nano qu’on ne voit uniquement en photos pour le moment n’est pas même encore homologuée en Europe. Tel processus prend énormément de temps et exige des normes de sécurité draconiennes et on sait tous que les normes de sécurité automobile aussi bien en Europe qu’en Tunisie sont supérieures aux normes indiennes. En fait, comme le dit Ratan Tata, la Nano vise une population qui se déplace actuellement en motos et qui risque avec ce moyen de locomotion sa vie quotidiennement sur les routes indiennes.
Autant d’éléments qui font dire à nos spécialistes du secteur que nous ne sommes prêts de sitôt de voir la Nano vendue en Tunisie, du moins pas dans les cinq à huit prochaines années !