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Double message au sommet de la diplomatie tunisienne

Concernant l’appel à l’intervention étrangère en Syrie, dans le but de mettre fin à la répression du soulèvement armé contre le régime du président Bachar al Assad, Moncef Marzouki, président provisoire de la République, et Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, semblent avoir des opinions totalement contradictoires.

En effet, alors que Moncef Marzouki juge « suicidaire » une intervention étrangère en Syrie, Rafik Abdessalem se déclare en faveur d’une « solution syrienne avec la concertation des pays voisins et la communauté arabe ».
Moncef Marzouki déclare sans détour qu’ « une telle intervention signifierait que la guerre va s’étendre à toute la région […] Cela voudrait dire que toute la région va imploser ». Il va même jusqu’à qualifier l’intervention étrangère en Syrie de « spectre irréalisable » et d’un véritable « suicide » susceptible de faire échouer la révolution syrienne et de la faire sombrer dans un « conflit à caractère confessionnel ».

Le chef de la diplomatie tunisienne se montre, quant à lui, plus conciliant et se déclare même favorable à la proposition de l’Emir du Qatar – le secrétaire général de la Ligue arabe et le premier à avoir soumis l’idée d’une telle intervention – en affirmant que « toutes les possibilités sont à étudier ». Une déclaration, en contradiction avec la position du chef de l’Etat, ce qui donne de plus en plus d’ampleur aux suspicions de l’influence qatarie sur le gouvernement tunisien.
Rappelons que l’Emir du Qatar s’est prononcé, la semaine dernière, en faveur d’une force arabe pour faire cesser la répression en Syrie. Il est même pour une intervention internationale sous couvert de l’ONU, comme cela a été le cas pour la Libye.
Véritable désordre au sein de la diplomatie tunisienne. Une diplomatie qui était, dans les anciens régimes présidentiels de la Tunisie, l’apanage du chef de l’Etat et qui semble aujourd’hui ne plus savoir où donner de la tête.

N’est-il pas urgent que les acteurs du nouveau gouvernement, dans lequel la communication est loin d’être un point fort, accordent enfin leurs violons ?

Synda TAJINE

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