La présidente de l’association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, était l’invitée de Hamza Belloumi sur Shems FM le 22 décembre 2016.
Elle a exprimé ses craintes quant au risque de politisation des nominations dans la justice tunisienne. « Il y a un groupe de juges qui, avant même leur prestation de serment (NDLR : en tant que membres du Conseil supérieur de la magistrature), ont demandé au chef du gouvernement de ne pas entériner les nominations faites par l’instance de la justice judiciaire », a-t-elle expliqué.
Mme Karafi a ajouté qu’en 2013, l’ancien chef du gouvernement, Ali Laârayedh, avait également refusé de signer certaines nominations. Cela s’était soldé par un mouvement de contestations de la part des juges et par une plainte devant le tribunal administratif. Selon la présidente de l’AMT, le tribunal administratif avait alors statué que les nominations dans la justice sont l’apanage exclusif de l’instance de la justice judiciaire.
« On craint aujourd’hui que les nominations futures, qui seront faites par le CSM, soient décidées finalement par la présidence du gouvernement, ce qui implique l’intervention des partis politiques » a-t-elle expliqué. Ceci équivaudrait à un grand retour en arrière, selon la juge. « L’exécutif et les partis politiques maitriseront alors les nominations des juges […] ce qui est le plus grand danger auquel peuvent être confrontés les tribunaux ».
M.A