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Seul au monde

« Monsieur le président, je me retrouve dans l’incapacité de continuer à travailler avec vous dans ces conditions ». Voilà ce dit en substance, hier, la grande et puissante Nadia Akecha dans sa lettre de démission.  Encore une qui décide de quitter le navire.

 

Six mois, jour pour jour, se sont écoulés depuis l’annonce des mesures du 25-Juillet, grand coup d’Eclat de Kaïs Saïed. Jamais Kaïs Saïed n’aura été aussi isolé qu’aujourd’hui.

Inutile de personnifier ni de prêter à madame Akacha des pouvoirs qu’elle n’aurait pas. Nadya Akecha a été écoutée mais elle a aussi participé à la prise de mauvaises décisions. Elle a accompagné le chef de l’Etat dans sa communication foireuse, a cautionné l’idée farfelue de la consultation nationale dont la pertinence est aujourd’hui sujet à débat et elle a accompagné cet homme qui est devenu petit à petit paranoïaque et mégalomane dans la prise de décisions pouvant s’avérer, à terme, dangereuses pour le pays.

Si elle faisait partie des plus proches, des rares que le chef de l’Etat daignait écouter et qu’il plaçait dans la confidence, elle n’est pas la seule à avoir jeté l’éponge. Avant elle, c’était Rachida Ennaifer, Rim Kacem, Abderraouf Betbaieb pour ne citer que ces trois-là. Qui reste-t-il à Kaïs Saïed ? Plus grand monde. Hormis sa famille. Et nous connaissons tous l’impact de la famille sur un dirigeant. Peu importe si elle est ou non de bon conseil, son influence ne fait qu’isoler et fait perdre la boussole. Lorsque les sentiments sont là, on ne raisonne plus comme il faudrait. Surtout si un Etat est en jeu. Pourquoi continuer à refaire les mêmes erreurs et à s’attendre à des résultats différents ?

 

A ce stade, le chef de l’Etat a prouvé qu’il était incapable de composer avec des personnes et de les écouter. N’a-t-il pas répété depuis sa campagne qu’il refuse tout soutien politique, qu’il se dissocie de tous ceux qui parlent en son nom et qu’il n’a aucune équipe de campagne. Qu’il n’a même aucun programme à présenter.

Les pages qui parlent en son nom, les partis et personnalités politiques et même les citoyens qui ont essayé de lui prêter main forte ne le représentent pas. Voilà ce qu’il n’a pas arrêté de dire. 50 dinars et quelques cafés, voici selon ses dires l’essentiel de sa campagne électorale. Et pourtant, plusieurs ont continué à le soutenir…quitte à y laisser des plumes.

 

Qu’est-ce qui fait un bon président ? Deux choses – entre autres choses bien évidemment – de bons conseillers qui l’entourent et qu’il écoute, et une bonne connaissance du peuple qui l’a élu et de ses besoins. Kaïs Saïed réunit-il ces deux critères ? De moins en moins visiblement. En plus d’écarter ceux qui pourraient mieux le conseiller et le dissuader de continuer sur la lancée de ses dérives, il préfère agir seul pensant détenir la vérité.

En plus de méconnaitre son peuple, il estime agir en son nom en lui prêtant des revendications fallacieuses et en en ignorant d’autres, capitales. Kaïs Saïed semble ne vouloir s’entourer que de ceux qui le congratulent préférant ignorer les voix qui essayent de le raisonner. Tout comme il minimise le nombre de ceux qui sortent dans la rue l’appelant à revoir ses plans et gonfle la taille de ceux qui le plébiscitent, le chef de l’Etat avance muni d’œillères qui l’empêchent de voir tout ce qui ne va pas. S’il continue, c’est le mur assuré…

 

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