Le fondateur du parti Attayar et ancien ministre chargé de la Fonction publique, Mohamed Abbou, était l’invité mercredi 2 février 2022, de Zouheir Eljiss sur Jawhara FM.
L’ancien ministre a estimé, lors de son intervention, que les réformes seraient faciles si l’ambiance générale était favorable et si l’Etat de droit était bien instauré.
« Le peuple a eu tort et il est le premier responsable, on ne peut pas élire des corrompus et dire à chaque fois qu’on nous a induit en erreur. Le rôle des médias et des politiciens est d’éclairer l’opinion publique et nous avons vraisemblablement failli, la transparence n’est pas toujours bien acceptée ici et produit parfois l’effet inverse de celui escompté, cela est aussi dû à un problème de communication », a déclaré Mohamed Abbou.
« Le peuple est la victime des fausses informations et d’ailleurs on devrait ouvrir une enquête sur l’origine de cette désinformation qui se propage dans le pays et qui émane parfois de gens censés être éclairés. On a ciblé tous les partis politiques depuis onze ans, cela s’est soldé par l’élection d’un président qui n’est soutenu par aucun parti et qui ne sait pas gérer les affaires publiques. Un peuple qui se respecte peut-il être gouverné par ces gens-là ? Dans les sociétés éveillées Kaïs Saïed n’aurait pas pu prendre le pouvoir plus de trois semaines, nous ne sommes même pas dans les prémisses de cet état de conscience qui nous fait défaut et sans tomber dans le désespoir nous devons commencer à chercher des solutions », a-t-il poursuivi.
Mohamed Abbou a souligné que le président Kaïs Saïed est venu pour assainir le pays d’une bande de corrompus au pouvoir. « Nous nous sommes réjouis quand il a activé l’article 80 pensant qu’il allait enfin imposer les lois qu’il était difficile d’imposer sauf qu’il s’est avéré que son rendement est très mauvais. Le scénario catastrophe serait qu’il tombe car cela nous mènerait dans l’inconnu au niveau politique, il doit revenir à la constitution et on doit arrêter de s’attaquer à la constitution qui n’est absolument pas le problème », a-t-il ajouté.
« Je prévois la chute de Kaïs Saïed, mais je ne la souhaite pas. Le meilleur scénario serait qu’il annonce la fin de l’état d’exception, le projet est de ne pas désigner un gouvernement et de dissoudre l’ARP en s’appuyant sur la constitution et non par la force comme il le fait aujourd’hui. Nous ne sommes pas prêts à une élection présidentielle, il faut qu’il s’arrête, qu’il fasse preuve d’humilité, autrement il sera aussi renversé et ce n’est pas le meilleur scénario pour le pays », a conclu l’ancien ministre.
M.B.Z










