Jules Ferry, homme politique français du XIXe siècle, est principalement connu pour son rôle dans l\’établissement de l\’école publique laïque en France. Cependant, son héritage est également marqué par son engagement dans la politique coloniale, notamment envers la Tunisie.
Le président de la République, Kaïs Saïed a évoqué lundi 29 mai 2023 « certaines plumes nostalgiques de la génération Jules Ferry ».
En 1881, la France, sous le gouvernement de Jules Ferry, prit une série de mesures pour établir son contrôle sur la Tunisie. L\’une des premières actions fut de signer le Traité du Bardo avec le bey, qui accordait à la France un statut privilégié dans le pays. Ce traité ouvrit la voie à l\’ingérence française dans les affaires tunisiennes et à l\’expansion de son influence économique et politique.
Jules Ferry justifiait cette expansion coloniale en invoquant la mission civilisatrice de la France, affirmant que la Tunisie bénéficierait de la modernisation apportée par les Français. Cependant, cette politique était également motivée par des intérêts économiques, tels que l\’accès aux ressources naturelles et aux marchés tunisiens.
L\’administration coloniale française réorganisa les structures politiques et administratives de la Tunisie selon ses propres intérêts. Cela se traduisit par une centralisation accrue du pouvoir entre les mains des Français, limitant la souveraineté du bey et du gouvernement tunisien.
En outre, la politique économique française favorisa les intérêts de la métropole au détriment de l\’économie tunisienne. Cela entraîna une dépendance économique croissante vis-à-vis de la France et une marginalisation des Tunisiens dans leur propre pays.
Sur le plan social et culturel, la politique de Jules Ferry visait à assimiler les Tunisiens à la culture française. L\’éducation fut utilisée comme un outil d\’assimilation, avec l\’introduction du système éducatif français et l\’interdiction de l\’arabe dans les écoles. Cela contribua à la marginalisation de la langue et de la culture tunisiennes.
Il est à noter que l\’avenue principale de Tunis a longtemps porté son nom où une statue à son effigie s’y trouvait sous le Protectorat. Après l’indépendance, elle est rebaptisée avenue Habib Bourguiba et la statue a été déboulonnée.










