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Trump lance son offensive économique mondiale : 28% de taxes sur les produits tunisiens

Le président américain Donald Trump tient un graphique lors de son discours sur les droits de douane réciproques lors d'un événement intitulé « Rendre l'Amérique riche à nouveau » dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington, DC, le 2 avril 2025. (Photo de Brendan SMIALOWSKI / AFP)

Le président américain, Donald Trump a lancé, mercredi 2 avril 2025, son assaut commercial généralisé en annonçant des droits de douanes très lourds, en particulier contre la Chine et l’Union européenne, au risque de miner l’économie internationale.

Le président américain a vanté une « déclaration d’indépendance économique » et promet à nouveau un « âge d’or », là où l’opposition démocrate ainsi que de nombreux économistes prédisent dans l’immédiat un choc récessif accompagné d’une poussée inflationniste.

« Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », a-t-il asséné, avant de produire une liste des partenaires commerciaux concernés, avec les droits de douanes qui leur seront imposés.

L’offensive de la Maison Blanche s’articule ainsi : un droit de douane plancher de 10% sur toutes les importations, auquel s’ajoutent des surtaxes pour certains pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.

Ces surtaxes sont appliquées de manière à refléter aussi les barrières dites non tarifaires mises par ces pays à l’entrée de produits américains, par exemple des réglementations sanitaires et des normes environnementales.

L’addition est particulièrement lourde pour la Chine, dont les produits seront taxés à 34%, et l’Union européenne, dont les marchandises se verront infliger 20% de droits. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde, 31% pour la Suisse.

Pour ce qui est des produits en provenance de la Tunisie, il seront taxés à hauteur de 28%, comme le montrent des documents partagés par la Maison Blanche plus tard dans la soirée. 

Donald Trump a assuré qu’il s’agissait là d’une forme « gentille » de réciprocité.

« Ça ne sera pas bon pour ceux qui imposent des droits de douane ni pour ceux qui ripostent », avait prévenu par avance mercredi la dirigeante de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.

Tetsuya Kimura, un patron japonais, a rédigé un message sans ambiguïté pour Donald Trump : « Laissez-nous tranquilles », a fulminé auprès de l’AFP ce dirigeant d’un sous-traitant automobile.

Face à cet interlocuteur imprévisible, Londres n’entend pas « se précipiter » pour riposter, a dit la ministre des Finances britannique Rachel Reeves, rappelant que l’enjeu pour les Britanniques était de conclure « un bon accord » bilatéral avec les Etats-Unis, permettant d’échapper aux taxes douanières.

De son côté, l’Union européenne promet de répondre « avant la fin du mois d’avril », selon la porte-parole du gouvernement français.

Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.

Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu’ici balayé les risques d’inflation pointés par les économistes.

Lesquels sont nombreux à juger illusoire sa vision d’une Amérique auto-suffisante dans l’économie mondialisée du XXIème siècle, avec ses chaînes de production éclatées dans plusieurs pays.

« L’idée d’un constructeur automobile américain n’utilisant que des pièces américaines est une fiction », commente Dan Ives, du cabinet de recherche Wedbush Securities.

Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit, séparément, d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, de même que tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis.

Mais il a aussi fait marche arrière sur certaines menaces commerciales spectaculaires. Les dirigeants étrangers espèrent donc qu’une fois passé le choc de l’annonce mercredi, le marchandage pourra commencer avec l’ancien promoteur immobilier, auteur d’un livre appelé « L’art du deal ».

BN avec AFP

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