Le député et président de la commission parlementaire du règlement intérieur, Youssef Tarchoun, a qualifié de dangereuses les déclarations de son collègue, Imed Ouled Jebril. Ce dernier avait appelé les autorités tunisiennes à cesser les opérations de contrôle maritime et à laisser les migrants se rendre librement en Europe.
S’exprimant le 3 avril 2025 lors de l’émission Sbeh El Ward animée par Hatem Ben Amara sur Jawhara FM, Youssef Tarchoun a affirmé que ces déclarations ne reflétaient pas la position de l’ensemble des élus de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Selon lui, renoncer au contrôle des frontières maritimes met en péril la souveraineté nationale et traduit une attitude irresponsable de la part des institutions de l’État.
« Mon collègue cite l’exemple de la Turquie qui a fait pression sur l’Union européenne… Ce n’est pas un modèle à suivre. Ce pays a opté pour le chantage… Nous demandons à l’État de sécuriser les frontières avec nos voisins pour éviter l’entrée de migrants irréguliers. La protection des frontières ne doit pas être un sujet de proposition de loi », a-t-il déclaré.
Youssef Tarchoun a également précisé que le Parlement n’avait pas encore reçu de conventions ou de traités relatifs à la coopération entre la Tunisie et l’Union européenne sur la question de la migration irrégulière. Il a ensuite attaqué l’opposition, l’accusant d’exploiter la crise migratoire sous couvert de défense des droits humains.
« Nous allons bientôt nous retrouver face à un nouveau discours : pas celui des droits de l’Homme, mais des droits-de-l’hommistes… Il y a des énergumènes qui ne sont satisfaits de rien et qui sont prêts à incendier le pays, puisqu’ils sont en conflit avec Kaïs Saïed », a-t-il ajouté.
Youssef Tarchoun a expliqué que la création de centres de migrants et de réfugiés relevait des prérogatives des ONG chargées de cette question. Il a, aussi, assuré que le rapatriement de migrants tunisiens en situation irrégulière se trouvant en Europe faisait l’objet d’une campagne ayant pour but de faire porter le chapeau au président Kaïs Saïed. Il a indiqué que ceci s’inscrivait dans le cadre de conventions datant d’avant la présidence de ce dernier.
Youssef Tarchoun a appelé les Tunisiens se trouvant à l’étranger en situation irrégulière à assumer leurs responsabilités. Il a indiqué que ces derniers ne faisaient pas l’objet d’une injustice, car ils ne respectaient pas la loi.
S.G
