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Tarak Mahdi : je suis pour que la mer soit laissée libre aux migrants si nous ne parvenons plus à maîtriser les vagues migratoires

Par Hassen Khemakhem

Tarak Mahdi, député à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), est intervenu lundi 7 avril 2025 sur les ondes de Jawhara FM au sujet des événements récents dans les délégations de Jebeniana et El Amra.

« Parmi les raisons derrière cette opération sécuritaire de grande envergure, nous savons que des Subsahariens ont occupé plusieurs terres appartenant à des citoyens ordinaires », a expliqué l’invité de Hatem Ben Amara, précisant que plusieurs députés avaient, à maintes reprises, demandé l’intervention des forces de l’ordre et des autorités.

« Il y a eu le déploiement de plus de 70 véhicules de police pour cette opération », a-t-il poursuivi, ajoutant que les agents de sécurité ont agi « avec leurs mains », selon ses propos, et qu’aucune balle n’a été tirée, ni de gaz lacrymogène utilisé.

« Il faut rappeler que plusieurs de ces migrants viennent de zones de conflits et de guerre, ce qui rend pratiquement impossible tout retour volontaire », a ajouté M. Mahdi. Il a ensuite annoncé que plusieurs centaines de migrants subsahariens ont exprimé leur souhait de retour volontaire, tout en précisant qu’il n’existe aucun chiffre officiel à ce sujet.

« Nous savons tous que l’Union européenne a versé près de vingt millions d’euros pour financer les voyages de retour volontaire », a poursuivi l’invité de l’émission Sbeh El Ward. Quant au nombre de migrants dans la délégation d’El Amra, il a rappelé que le ministère de l’Intérieur avait avancé un chiffre d’environ vingt mille personnes.

« Quand les Subsahariens ont été informés qu’ils devaient évacuer les lieux qu’ils occupaient, ils ont préparé et dissimulé un grand nombre d’armes blanches », a déclaré Tarak Mahdi. Il a également affirmé que les forces de l’ordre ont saisi des drogues et d’importantes quantités de produits alcoolisés.

Répondant à une question sur l’aménagement éventuel d’un autre camp pour les Subsahariens, le député a déclaré : « Je fais partie des habitants de la région, et le terme aménagement est exagéré. »

Il a également indiqué que les migrants avaient été déplacés vers des terres appartenant au domaine public. « Je le dis et j’assume, les terres vers lesquelles ils ont été déplacés figurent parmi les plus fertiles et les plus productives en matière d’oléiculture dans la région », a dénoncé Tarak Mahdi.

Il a ensuite nié toute intention des autorités de disperser les Subsahariens sur l’ensemble du territoire tunisien. « Le cancer devient dangereux quand il entre en phase de métastase, et pour le maîtriser, il faut le contenir au même endroit », a déclaré le député.

« Mon pays est en danger, et la composition démographique de la Tunisie pourrait être modifiée », a estimé M. Mahdi, en précisant qu’il y aurait eu plus de six mille naissances issues de parents subsahariens.

« Nous ne sommes pas satisfaits, en tant que députés, des montants fournis par l’Union européenne à la Tunisie dans le cadre de la lutte contre l’immigration irrégulière », a déclaré M. Mahdi, qualifiant ces aides de banales. Il a poursuivi : « Il faut s’inspirer de la Turquie, et personnellement, je suis pour que la mer soit laissée libre aux migrants dans le cas où nous ne parvenons plus à maîtriser ces vagues migratoires ».

Il a également appelé à une coopération plus sérieuse entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye. « Le partenaire algérien a heureusement fermé ses frontières, ce qui a entraîné une baisse du flux de migrants subsahariens », a-t-il ajouté.

« La stratégie sécuritaire de la Tunisie est une stratégie douce et bienveillante, qu’on le veuille ou non », a poursuivi M. Mahdi, avant de conclure : « Il faut contenir les migrants subsahariens dans des zones isolées et protégées par les forces de l’ordre jusqu’à leur déportation ».

H.K

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