Une avalanche de réactions s’est déclenchée ces derniers jours à la suite du lancement des travaux de destruction de l’emblématique hôtel du Lac.
Véritable icône architecturale, l’aura de l’hôtel du Lac ne se limite pas à sa silhouette en pyramide inversée : elle s’étend aussi aux souvenirs des Tunisiens et des visiteurs de la capitale.
Construit au début des années 1970, l’hôtel s’était imposé comme un symbole d’un pays en quête de progrès, de développement et surtout d’audace.
Les internautes se sont enflammés, redoutant de voir disparaître ce bâtiment atypique qui trônait à l’entrée de Tunis.
Architectes, acteurs de la société civile et médias nationaux comme internationaux ont dénoncé cette décision.
L’œuvre de l’architecte italien Raffaele Contigiani, imprégnée du style brutaliste, a même inspiré un hashtag en son honneur, appelant à une mobilisation collective pour le sauver.
De nombreux architectes et urbanistes ont critiqué l’absence de recours à une restauration et alerté sur la défiguration de l’urbanisme de la capitale.
Le quotidien français Le Figaro a consacré un article à ce sujet, intitulé : « Une “grande perte pour le patrimoine mondial” : cet hôtel tunisien mythique est en cours de démolition ». L’hôtel du Lac aurait d’ailleurs inspiré les créateurs du film culte Star Wars pour la conception d’un vaisseau.
La démolition de l’hôtel du Lac, au moment même où la Tunisie et son gouvernement brandissent le slogan de « construction et édification », révèle l’incapacité des autorités à protéger et préserver le patrimoine architectural urbain.
Et l’hôtel du Lac n’est pas un cas isolé. Théâtre de nombreux événements ancrés dans la mémoire collective, l’œuvre de l’architecte Olivier-Clément Cacoub se retrouve aujourd’hui face à un avenir incertain.
H.K
