Dans un texte publié lundi 8 septembre 2025, sur les réseaux sociaux, Ramla Dahmani a livré un témoignage bouleversant sur les conditions de détention de sa sœur, l’avocate Sonia Dahmani, incarcérée en quartier de haute sécurité.
Au-delà de la privation totale d’activités éducatives et culturelles, Ramla Dahmani insiste sur une cruauté supplémentaire qui frappe également d’autres détenues. « Et le supplice ne s’arrête pas là. Non. Ils savent aller plus loin. Toujours plus loin dans le sadisme », écrit-elle.
Selon son récit, des femmes condamnées à de longues peines, qui pouvaient jusque-là trouver un souffle de survie dans des ateliers, des études, des examens ou des parloirs directs avec leurs proches, ont vu tous ces droits disparaître depuis qu’elles partagent l’espace de Sonia Dahmani. « Plus d’ateliers. Plus d’études. Plus d’examens. Plus de parloirs directs. Rien. L’étouffement à l’état brut. Elles dépérissent. Elles s’éteignent. Jour après jour, elles se noient dans la dépression », dénonce la jeune femme.
Cette situation a un double effet destructeur : Sonia Dahmani vit non seulement sa propre détention dans des conditions inhumaines, mais elle est contrainte d’assister à l’agonie des autres. « Elle n’est pas seulement en train de mourir à petit feu. Elle est obligée de porter aussi leur agonie. De se dire que c’est à cause d’elle qu’elles n’ont plus rien », témoigne sa sœur, évoquant une souffrance insoutenable.
Lors d’une visite récente, Sonia Dahmani aurait confié à son frère Mehdi « qu’il n’y a plus d’horizon. Qu’il n’y a plus d’espoir. Ni pour elle, ni pour elles ».
Une déclaration qui illustre, selon Ramla Dahmani, la volonté des autorités de briser les corps et les esprits : « Pas seulement enfermer. Écraser. Briser. Humilier. Détruire jusqu’au dernier souffle ». Pour Ramla Dahmani, sa sœur est « tuée à petit feu », mais avec elle, ce sont aussi « des femmes qu’on a condamnées une deuxième fois », privées même du dernier souffle d’humanité qui leur restait.
S.H










