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Kaïs Saïed dénonce une « guerre acharnée » contre l’État tunisien

Par Raouf Ben Hédi

Le président de la République a présidé jeudi 18 septembre 2025 un conseil de ministres. Dans une vidéo de treize minutes diffusée par les services de la présidence ce matin à 6h28, il a une nouvelle fois sonné l’alarme. Sur un ton grave, Kaïs Saïed a affirmé que la Tunisie vit aujourd’hui « un conflit acharné » opposant les institutions de l’État à un « ancien systéme » – selon lui – « manœuvrant chaque jour, dans l’ombre comme au grand jour, pour reprendre le contrôle du pays ».

Il a rappelé que ce même « systéme » avait réussi à se sauver lors des événements du 14 janvier 2011 et qu’« il ne se passe pas une journée, pas même une heure, sans qu’une crise artificielle ne soit provoquée ». Santé, éducation, transport : le chef de l’État a égrené une longue liste de secteurs frappés, selon lui, par des « crises fabriquées » malgré des réformes et des lois « souvent plus nombreuses que les revendications des victimes ».

Des réseaux « sans doctrine », mus par l’intérêt

Kaïs Saïed a accusé des « lobbies » dépourvus de toute référence idéologique de chercher à semer le désordre au sein même de l’appareil d’État. « Il ne s’agit pas d’idées, mais d’intérêts matériels », a-t-il lancé, appelant les Tunisiens à observer attentivement les « mêmes visages » qui participent, « jour après jour », à des manifestations « orchestrées par des parties cachées mais connues du peuple ».

Le président a également dénoncé des actes de sabotage, citant les coupures d’eau et d’électricité « souvent délibérées » en été, l’absence de certaines autorités locales et l’« énorme gaspillage de fonds publics » dans des institutions « financées par des millions de dinars sans aucun bénéfice pour les citoyens ».

Revenant sur le cadre institutionnel, le chef de l’État a insisté sur la primauté de la nouvelle Constitution, adoptée par référendum et mise en œuvre à travers l’élection des deux chambres parlementaires. « L’État tunisien n’est plus régi par la Constitution de 2014 ni par les textes d’avant 2011 », a-t-il martelé. Il a fustigé des responsables qui « continuent d’agir comme si rien n’avait changé » et exigé l’application égale de la loi « à tous ceux qui menacent l’unité de l’État ou qui se sont emparés de ses ressources ».

« Il n’y aura pas de procès pour régler des comptes, mais une justice équitable basée sur le droit », a-t-il assuré.

Pour Kaïs Saïed, l’heure n’est plus aux réactions mais à l’action. « Nous ne pouvons plus attendre que les crises surviennent pour réagir. Il faut désormais anticiper et agir », a-t-il déclaré. Plusieurs projets de décrets et de lois seront examinés, a-t-il ajouté, mais l’essentiel reste de « répondre aux revendications du peuple tunisien » et de « tenir pour responsables, sans la moindre hésitation, tous ceux qui portent atteinte aux services publics ».

Le président a évoqué les « défis immenses » auxquels fait face la Tunisie dans un contexte mondial instable, rappelant que « le peuple a choisi la liberté et la justice sociale » et que ses attentes doivent être satisfaites « dans les plus brefs délais ».

Un avertissement final

Concluant son discours, le chef de l’État a prévenu ceux qu’il accuse de « vouloir démanteler la Tunisie » : « L’État tunisien restera un et indivisible. Le peuple est souverain et aucune loi ne doit rester lettre morte. La Tunisie restera insoumise à ceux qui vendent leur conscience, à l’intérieur comme à l’extérieur. »

Il a appelé chaque responsable à assumer sa « responsabilité historique » devant le peuple et devant l’Histoire, répétant que « l’heure n’est plus au doute ni à la rédaction de textes sans effet, mais à l’application concrète de la volonté populaire ».

R.B.H.

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