L’avocat Sami Ben Ghazi, membre de l’équipe juridique de la flottille Al Soumoud, a tenu à rassurer les familles des militants arrêtés par la marine israélienne. Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, vendredi 3 octobre 2025, il a affirmé que leur état de santé est « bon » et leur moral « très élevé ».
« Nous avons eu un contact direct avec des avocats palestiniens de l’organisation Adalah et d’autres avocats de 48. Ils ont pu rencontrer quasiment tous les détenus, depuis hier soir jusqu’à l’aube. Ils nous ont confirmé que leur état de santé est stable et que leur moral reste très fort », a-t-il expliqué.
Comme lors des précédentes flottilles, trois documents ont été soumis aux militants arrêtés. Le premier portait sur une expulsion impliquant la reconnaissance d’un « crime », ce qui a été rejeté catégoriquement. Le second consistait à reconnaître le franchissement des eaux territoriales israéliennes, également refusé. Le troisième, lié à une accélération du renvoi sans reconnaissance d’Israël ni de sa souveraineté maritime, a été laissé au libre choix des détenus. Selon Me Ben Ghazi, les Tunisiens et les autres Maghrébins ont finalement décidé de ne signer aucun des trois textes.
Contrairement aux précédentes campagnes, les détenus ne seront pas transférés à la prison de Ramla mais envoyés au centre pénitentiaire du Néguev, situé à une heure et demie de Deir al-Sabaa, près de la frontière égyptienne. « Les avocats palestiniens suivent leur situation heure par heure », a-t-il précisé. Sur le plan juridique, aucune peine de prison ferme n’est envisagée à ce stade. Le scénario privilégié reste celui du rapatriement après un passage devant une juridiction formelle, voire devant une cour spéciale installée directement dans la prison.
Me Ben Ghazi a ajouté que la Tunisie, n’ayant pas de relations diplomatiques avec Israël, s’appuie sur des pays tiers pour organiser le retour des détenus. Des contacts devraient être engagés avec la Jordanie, l’Égypte et d’autres États, via le ministère des Affaires étrangères, afin d’examiner la possibilité d’accueillir les expulsés tunisiens.
De son côté, le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu jeudi au palais de Carthage le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de multiplier les efforts diplomatiques pour assurer le retour rapide des Tunisiens détenus. Il a rappelé que la Tunisie ne renoncera jamais à ses responsabilités nationales et qu’elle reste ferme dans son soutien au peuple palestinien, réaffirmant la position du pays en faveur de la création d’un État palestinien indépendant avec Al Qods pour capitale.
M.B.Z