Le Comité de surveillance macro-prudentielle et de gestion des crises financières s’est réuni, lundi 6 octobre 2025, au siège de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour sa onzième session, a indiqué un communiqué publié mercredi 8 octobre 2025. Cette instance, créée en vertu de l’article 85 de la loi n°2016-35 fixant le statut de la BCT, a rassemblé l’ensemble de ses membres, à savoir le gouverneur de la Banque centrale, en sa qualité de président, la représentante du ministère des Finances, le président du Collège du Conseil du marché financier délégué (CMF), la présidente du Comité général des assurances (CGA) et le directeur général de l’Autorité de contrôle de la micro-finance (ACM).
Au cours de la réunion, le comité a examiné la conjoncture économique et financière ainsi que la situation des secteurs bancaire, assurantiel, financier et de la microfinance.
Le secteur bancaire continue d’afficher des indicateurs prudents avec un ratio de solvabilité moyen de 14,2% et un ratio Tier 1 de 11,6%, traduisant une marge de fonds propres de 4%.
Les dépôts ont progressé de 8,8% à fin juin 2025 par rapport à la même période de 2024, soutenant une position de liquidité jugée satisfaisante.
En revanche, l’activité de crédit a marqué le pas, avec une hausse limitée à 1,1% durant les huit premiers mois de l’année, affectant particulièrement les prêts au secteur privé et aux particuliers. Le taux des actifs non performants a légèrement augmenté pour atteindre 15% en juin 2025 contre 14,4% en décembre 2024.
Sur le marché financier, la tendance reste résolument positive : l’indice Tunindex a bondi de 24,6% en septembre 2025 par rapport à son niveau de fin 2024, tandis que le volume des échanges sur la cote de la Bourse a progressé de 88% sur un an.
Les actifs nets des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ont atteint 9,18 milliards de dinars contre sept milliards de dinars à fin 2024, soit une hausse de 31%. Les émissions sur le marché primaire ont également augmenté, demeurant toutefois concentrées sur les titres du Trésor.
Le secteur des assurances a poursuivi sa croissance, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10,8% en 2024 pour atteindre 3,8 milliards de dinars, et des placements s’élevant à 9,9 milliards de dinars. Les ratios prudentiels se sont consolidés, atteignant 307,3% pour la marge de solvabilité et 105,9% pour les provisions techniques.
De son côté, le secteur de la microfinance a maintenu sa contribution à l’inclusion financière, avec près de 805.000 bénéficiaires et un encours de microfinancements de 2,6 milliards de dinars à fin mars 2025. Le portefeuille à risque (trente jours) s’est établi à 3,5%, tandis que le ratio de solvabilité consolidé des institutions de microfinance s’est fixé à 24,1% en 2024.
Les membres du comité ont salué la résilience de l’économie nationale et du système financier, tout en soulignant la nécessité de consolider la reprise économique observée au premier semestre 2025. Ils ont insisté sur le renforcement de la coordination entre les régulateurs afin de contenir les risques liés aux incertitudes macroéconomiques et à l’instabilité géopolitique internationale.
Le comité recommande de maintenir une approche prudente de gestion des risques, notamment par la consolidation des fonds propres, l’encadrement de la distribution de dividendes et le renforcement des provisions collectives.
Enfin, le Comité de surveillance macro-prudentielle a réaffirmé son engagement à accompagner le secteur financier dans la promotion de la finance durable et la gestion des risques climatiques. Il a évoqué la feuille de route en préparation à la BCT pour le verdissement du système financier et l’intégration du risque climatique dans la régulation, ainsi que l’initiative du CMF relative à un cadre harmonisé de reporting ESG conforme aux standards internationaux.
D’après communiqué