Le tribunal a prononcé, vendredi 17 octobre 2025, un non-lieu pour absence de responsabilité pénale en faveur du jeune Rayen Khalfi, détenu à la prison civile de Bizerte. L’information a été annoncée par l’avocat Houssem Eddine Khalifa, qui a indiqué sur sa page Facebook qu’un jugement de non-lieu avait été rendu dans l’affaire de possession de drogue visant son client.
Rayen Khalfi, âgé de 19 ans, avait été arrêté pour détention de drogue en vue de consommation. Son cas avait pris une dimension nationale après la publication, le 2 mai 2025, d’un témoignage de son avocate, Rihab Ben Abda Smaali, décrivant un état alarmant lors de sa visite au parloir : marques de coups, brûlures de cigarette, hématomes et propos incohérents. Elle avait alors saisi la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et déposé plainte, évoquant un cas de torture.
Ce témoignage avait provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, transformant Rayen Khalfi en symbole des abus présumés en détention. L’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) avait publié un communiqué intitulé « Crime de torture », appelant à une enquête judiciaire indépendante et à la poursuite des responsables.
Le ministère de la Justice avait réagi dès le 4 mai par un communiqué rejetant les accusations, parlant de rumeurs mensongères et assurant qu’aucune trace de violence n’avait été constatée. Cette réaction avait suscité de vives critiques de la part de magistrats et d’avocats, qui avaient dénoncé des incohérences chronologiques et l’absence d’expertise médicale.
Le Conseil de l’Ordre national des avocats avait, pour sa part, défendu Me Rihab Ben Abda Smaali, affirmant qu’elle avait agi dans le respect de la loi et dénonçant des irrégularités procédurales dans la gestion du dossier.
M.B.Z