Dalila Ben Mbarek devant la chambre criminelle : Ezzeddine Hazgui dénonce une injustice familiale persistante

L’universitaire et militant Ezzeddine Hazgui a livré, vendredi 17 octobre 2025, un témoignage poignant à l’occasion de la comparution de sa fille, l’avocate Dalila Ben Mbarek, devant la chambre criminelle. Il a dénoncé, dans une longue intervention, « une époque où le crime est commis contre les innocents », évoquant le sort de sa fille, de son fils Jaouher Ben Mbarek, incarcéré dans l’affaire dite du complot, ainsi que de centaines de détenus politiques.

« Ma fille est devenue une criminelle dans une époque où le crime est commis, de la manière la plus ignoble, contre mon fils et contre des dizaines et des centaines de personnes par le régime en place », a-t-il déclaré, visiblement bouleversé. Ezzeddine Hazgui a raconté, avec émotion, sa douleur de voir sa fille comparaître comme accusée « simplement pour avoir parlé dans une émission de radio », rappelant qu’à son âge avancé, il vit désormais « entre la prison et le tribunal », portant « le couffin du fils » et accompagnant « la fille vers le box des accusés ».

Le militant a dénoncé une situation qu’il qualifie de « crime d’État ». Il a fustigé le pouvoir en place, évoquant les détentions arbitraires et les souffrances des familles, et comparant sa douleur personnelle à celle des habitants de Gabès, où « des enfants meurent faute d’oxygène à l’hôpital pendant que des milliards sont dépensés en voitures officielles ».

« Nous n’avons violé aucune loi. Tout ce que nous avons fait a été public, pacifique et légal. Ceux qui nous jugent sont les vrais coupables », a-t-il lancé, appelant à la justice et à la dignité.

« Oui, je suis fatigué, mais je suis plus heureux qu’eux, parce que j’aime mon pays et que je défends ses libertés », a-t-il conclu, la voix brisée, affirmant que « les véritables criminels finiront dans les poubelles de l’histoire ».

M.B.Z