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Mauvaise gestion, chantiers à l’abandon : le ministre de l’Équipement dénonce et relance les projets de dépollution à Gabès

Par Myriam Ben Zineb

Le ministre de l’Équipement, Slah Zouari, a annoncé, lors de la plénière tenue lundi 20 octobre 2025, à l’ARP, une série de mesures urgentes et exceptionnelles pour remettre en marche six projets environnementaux à l’arrêt depuis plusieurs années à Gabès. Ces chantiers, engagés dès 2019 pour un coût global dépassant les 200 millions de dinars, visent à réduire les émissions polluantes du Groupe chimique tunisien. Leur non-exploitation a, selon le ministre, contribué à aggraver la crise écologique que connaît aujourd’hui la région. Une commission s’est rendue sur place et a recommandé la reprise immédiate des travaux, certains projets ayant atteint un taux d’avancement de 98 %.

Slah Zouari a précisé que ces projets concernent la réduction des gaz toxiques, la modernisation des unités de production et l’amélioration des systèmes de filtration et de lavage. Pour accélérer leur finalisation, le gouvernement a décidé d’envisager le recours à des entreprises chinoises spécialisées. Une équipe chinoise se rendra à Gabès, mardi 21 octobre, afin d’examiner les unités du complexe chimique.  

Parmi les projets concernés figure celui de la réduction des émissions d’oxyde d’azote, d’un coût de 6,2 millions de dinars et réalisé à 98 %. Le reste des travaux se limite à l’installation d’un joint dont le prix ne dépasse pas quinze mille dinars. Le projet de diminution du dioxyde de soufre, estimé à huit millions de dinars et achevé à 70 %, sera finalisé dans un délai de trois mois. L’amélioration du lavage des gaz issus de la production du DAP, évaluée à 18,4 millions de dinars pour un taux d’avancement de 84 %, pourrait être achevée dans les six mois à venir. La réduction du CO₂, estimée à trente millions de dinars, démarrera au premier trimestre 2026 pour une durée de six mois. La maîtrise des émissions de l’usine d’ammonitrate, d’un montant de 602 millions de dinars, reprendra immédiatement pour une période de six mois, tandis que l’installation d’un système de double absorption et de récupération de chaleur dans la deuxième unité d’acide sulfurique, prévue depuis 2019 et financée à hauteur de 31 millions de dinars, sera enfin concrétisée.

L’ensemble de ces chantiers sera relancé d’ici la fin de l’année pour des mises en service échelonnées entre 2025 et 2026. Slah Zouari a déploré le manque de suivi de ces projets, soulignant qu’ils avaient été « entamés sans être bien suivis », ce qui traduit selon lui une « mauvaise gouvernance » du dossier. Afin d’agir dans les plus brefs délais, les entreprises seront désignées de manière exceptionnelle, à travers des négociations directes.

Le ministre a par ailleurs annoncé l’arrêt définitif du déversement du phosphogypse en mer et la création d’un site de stockage surveillé. Une stratégie de valorisation de cette matière sera mise en œuvre, notamment à travers son intégration dans la production de matériaux de construction, sur la base d’expériences internationales réussies.

Slah Zouari a rappelé que le secteur des phosphates emploie plus de quatorze mille personnes de façon directe et environ douze mille dans des activités connexes comme le jardinage, en plus de milliers d’emplois indirects. Ce secteur, a-t-il ajouté, est étroitement lié au développement du pays et à son économie. Il produit tous les engrais nécessaires à l’agriculture nationale et constitue, à ce titre, un pilier stratégique.

Enfin, le ministre a indiqué que l’État s’est engagé à lancer des projets complémentaires financés en partenariat avec la Banque africaine de développement pour un montant de 180 millions de dinars, afin d’assurer à Gabès un environnement plus sain et durable.

M.B.Z

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Commentaire

  1. Hannibal

    20 octobre 2025 | 15h32

    « Mauvaise gouvernance du dossier » selon le ministre: par qui, comment et pourquoi ?
    Est-ce que su personne n’avait réagi, on ne serait pas rendu compte?
    Il faudra déterminer les responsabilités parallèlement aux actions urgentes pour protéger la population et l’environnement.
    Ah, une dernière chose :
    Pas de version complotiste svp!