Gabès : Fatma Mseddi s’interroge sur les intoxications d’élèves

Lors de la séance plénière tenue lundi 20 octobre 2025 sur la situation environnementale à Gabès, la députée Fatma Mseddi (Sfax) a appelé le gouvernement à assumer pleinement ses responsabilités face à la catastrophe écologique qui touche la région.

Elle a exprimé sa solidarité avec les habitants et particulièrement avec les élèves victimes d’asphyxie dans leurs établissements scolaires, s’interrogeant sur le fait que « certains de ces cas se soient limités aux élèves, sans toucher les ouvriers ni les riverains ».

Trois incidents majeurs ont été enregistrés à Gabès en un mois, a affirmé la députée. Le premier, le 9 septembre, a été « scientifiquement confirmé » comme résultant d’une fuite de gaz au sein d’une unité du Groupe chimique tunisien (GCT), intoxiquant plusieurs ouvriers et citoyens. En revanche, lors des incidents d’octobre, aucune contamination n’a été signalée chez les ouvriers ou les habitants : seules les élèves ont été touchées.

« Scientifiquement, cette hypothèse rend improbable un dégagement industriel », a expliqué la députée. Les gaz lourds émis par les cheminées « s’élèvent sous l’effet de la chaleur et de la pression » et ne peuvent pas provoquer d’intoxication uniquement à l’intérieur d’une salle de classe. Elle a appelé à une enquête technique et judiciaire pour identifier la nature exacte des substances inhalées.

Pointant les responsabilités, Fatma Mseddi a dénoncé le ministère de l’Industrie et de l’Énergie pour avoir gardé « sous silence » les rapports de la Haute instance du contrôle administratif et financier relatifs au complexe chimique, ainsi que le reclassement du phosphogypse — un résidu industriel dangereux — comme matière non polluante, qualifié d’« erreur scientifique grave ».

En conclusion, la députée a insisté : « Gabès n’a pas besoin de slogans, mais d’un plan réaliste et d’un engagement politique fort ». Elle a plaidé pour la création d’un nouveau complexe chimique conforme aux normes environnementales modernes, malgré un coût estimé à près de cinq milliards.

S.H