Lors de la séance plénière consacrée à la situation environnementale dramatique à Gabès, le député Thameur Mazhoud, élu de la circonscription et membre du bloc La Ligne nationale souveraine, s’est directement adressé au chef de l’État, lui reprochant de ne pas avoir écouté la voix du peuple.
« Après le 25 juillet et la nouvelle Constitution, l’État a reconnu que ce qui s’est passé à Gabès est un crime. Le président doit maintenant assumer ses responsabilités constitutionnelles. Le peuple veut le démantèlement des unités — et ce message, nous le portons avec force et conviction », a-t-il déclaré.
Thameur Mazhoud a dénoncé l’échec total du gouvernement dans la gestion de la crise, estimant que « tout a été orienté vers une réponse sécuritaire ». Il a réclamé des explications du ministre de l’Intérieur sur les « nombreuses violations » qui auraient accompagné la répression des manifestations.
Le député a rappelé que la catastrophe environnementale de Gabès « n’est ni nouvelle ni surprenante », soulignant que les solutions proposées « existent depuis 2017 » mais n’ont jamais été appliquées. Des équipements auraient été achetés « sans jamais être installés », preuve, selon lui, du mépris persistant envers la région.
Dans un passage incisif, Thameur Mazhoud a comparé le Groupe chimique tunisien à « une vache laitière : l’État en prend le lait pour alimenter le Trésor public, mais laisse les habitants se nourrir de sa misère ».
Pour le député, les crimes commis contre la région sont multiples : « Le premier fut le choix d’implanter une zone industrielle polluante dans une région agricole et maritime. Le second, la privation des habitants de leur droit à la santé, au transport et à la vie décente. »
En signe de protestation contre « l’absence de décisions concrètes et de volonté politique », le bloc La Ligne souveraine a annoncé son retrait du débat, dénonçant « un simulacre de dialogue » qui ne mène à rien.
S.H