L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été incarcéré, mardi 21 octobre 2025, à la prison de la Santé à Paris, après sa condamnation à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle. Une détention inédite dans l’histoire de la Ve République, qui fait entrer la France dans une ère judiciaire sans précédent.
Âgé de 70 ans, l’ancien chef de l’État (2007-2012) est arrivé peu avant 9h40 à l’établissement pénitentiaire du sud de Paris, selon l’Agence France-Presse. Depuis les cellules, des détenus ont lancé des « Oh bienvenue Sarkozy ! », tandis qu’à l’extérieur, des partisans scandaient « Libérez Nicolas ! ». Trente minutes plus tôt, l’ex-président avait quitté son domicile à pied, accompagné de son épouse Carla Bruni.
Condamné le 25 septembre pour avoir laissé deux de ses proches collaborateurs, Claude Guéant et Brice Hortefeux, engager des discussions avec des représentants du régime libyen de Mouammar Kadhafi en vue d’un financement occulte de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy nie toute implication. La justice a toutefois retenu la « gravité exceptionnelle » des faits, estimant qu’ils étaient « de nature à altérer la confiance des citoyens ».
Dans un message publié mardi matin sur X, l’ancien président a dénoncé une « injustice » et affirmé : « Ce n’est pas un ancien président de la République que l’on enferme, c’est un innocent ». Il s’est de nouveau comparé à Alfred Dreyfus, condamné à tort en 1895.
Demande de mise en liberté
Peu après son écrou, ses avocats ont déposé une demande de mise en liberté. « Son placement sous écrou est une honte », a déclaré son conseil Christophe Ingrain devant la prison de la Santé. Selon lui, la procédure devrait durer « trois semaines, un mois » au maximum avant qu’une décision ne soit rendue.
En attendant, Nicolas Sarkozy sera placé à l’isolement. Il bénéficiera d’une promenade quotidienne seul dans une petite cour, et aura accès à une salle de sport ou à la bibliothèque selon un planning strict. Il a emporté, selon son entourage, une biographie de Jésus et Le Comte de Monte-Cristo, l’histoire d’un homme injustement condamné qui se venge de ses accusateurs.
Soutien politique et embarras institutionnel
La droite française a largement exprimé son soutien à l’ancien président. Emmanuel Macron l’a reçu vendredi dernier à l’Élysée, une rencontre qu’il a qualifiée de « normale sur le plan humain ». « Il était normal que je reçoive un de mes prédécesseurs dans ce contexte », a expliqué le chef de l’État, tout en réaffirmant « l’indépendance de la justice ».
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, proche de Nicolas Sarkozy, a déclaré vouloir « aller le voir en prison » pour s’assurer des conditions de détention. Une initiative critiquée par les syndicats de magistrats et le procureur général Rémy Heitz, qui a mis en garde contre « un risque d’atteinte à l’indépendance des magistrats » et « à la sérénité » des prochaines échéances judiciaires.
Sarkozy demeure poursuivi dans plusieurs volets du dossier libyen, dont le procès en appel à venir. Quelle que soit son issue, cette incarcération marque un tournant historique : jamais, jusqu’ici, un ancien chef d’État d’un pays de l’Union européenne n’avait passé la porte d’une prison.
BN avec AFP
5 commentaires
Larry
Article à charge…..
Pas très fan de Sarkozy, je tiens à rappeller qu’il n’y a aucune preuve dans ce soit disant financement Lybien. Ce n’est pas pour cette accusation qu’il a été condamné, mais pour association de malfaiteurs…..
Et tant que la peine en appel n’a pas été prononcé définitivement, il est toujours présumé innnocent !….
N’en déplaise à ses détracteurs.
HatemC
J’ai voté pour Nicolas Sarkozy en 2007, les socialistes communistes gauchistes ne sont pas ma tasse de thé.
Cependant, j’ai été fermement opposé à l’intervention française visant à destituer Kadhafi. Mon désaccord ne venait pas d’une admiration pour l’ancien dirigeant libyen, mais de la certitude que cette action mènerait à la fragmentation du pays et à la déstabilisation durable de tout le Maghreb, et plus particulièrement de la Tunisie.
Par ailleurs, concernant les récentes décisions judiciaires, je suis en profond désaccord avec son incarcération.
Je ne me réjouis absolument pas qu’il se retrouve en prison. Selon moi, il n’a pas bénéficié du doute raisonnable, car l’accusation repose sur un simple faisceau d’indices, sans aucune preuve directe. La seule vient de Ziad Takeddine porteur des valises mais il s’est rétracté par la suite.
Le principe fondamental du doute raisonnable devrait toujours profiter à l’accusé.
ali.labyedh
Quand on est contre l’intervention militaire en Libye fallait il laisser Khadafi massacrer son peuple comme il l’avait dit et qui lui avait valu l’intervention militaire légale en vue de la loi internationale?
Ancien.Elu.de.la.republique.francaise.assil.errif
il a récolté ce qu’il a semé, il ne faut jamais oublier son ami BHL le vrai sioniste, la majorité des juifs sont solidaires entre eux pour défendre les sionistes, les musulmans leur point fort ce sont les insultes et la haine ainsi que la destruction de leur propre pays
1/3i
Beaucoup oublient que c’est un récidiviste. Il était déjà sous bracelet pour d’autres jugements…
Quand on demande que la justice soit ferme avec les délinquants, on doit accepter, quand on se fait attraper, de vivre la belle vie au club med… Comme ils disent…