Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, mardi 21 octobre, au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zâafrani Zenzri, pour faire le point sur la situation à Gabès, indique un communiqué présidentiel publié à 1h44. La rencontre visait à « suivre la situation à Gabès » et à coordonner la réponse de l’État face à la crise environnementale et sociale qui secoue le gouvernorat
Dans un discours de huit minutes, le chef de l’État a livré un message qu’il a voulu solennel. « C’est un moment historique », a-t-il déclaré, soulignant que le peuple agissait avec une conscience que « l’Histoire inscrira en lettres d’or ».
À Gabès, a-t-il ajouté, « si Daghbagi (Mohamed Daghbagi) était encore en vie, il se tiendrait aux côtés des habitants, avec sa résilience légendaire, pour faire front contre les comploteurs qui visent le peuple tunisien ».
Tout en rendant hommage à la mobilisation citoyenne, le président a assuré que « les citoyens honnêtes et fiers de leurs droits naturels » font face à ceux « qui veulent instrumentaliser leurs douleurs pour servir leurs calculs ». « Le tri se fait rapidement », a-t-il averti, promettant « des résultats bientôt » et appelant chaque responsable à « assumer pleinement sa responsabilité ».
« Ils vendaient des illusions »
Kaïs Saïed est également revenu sur le dossier des équipements du Groupe chimique annoncés depuis plusieurs années pour remédier à la pollution.
Il a dénoncé des achats massifs de matériels restés inopérants et évoqué des décisions prises « depuis 2013 », citant des investissements de « milliers de milliards » sans résultats tangibles. « Ils vendaient des illusions », a-t-il lancé, fustigeant des responsables qu’il a qualifiés de corrompus et accusant certains d’avoir voulu « vendre la Tunisie » au profit d’intérêts privés.
« Ceux qui, à un moment donné, au Bardo, ont conspiré contre le peuple tunisien, se sont réparti les rôles entre eux, chacun jouant la partition qui lui a été attribuée de l’étranger. Aujourd’hui, nous vivons sous l’ombre d’une véritable guerre d’indépendance, sur tous les fronts », a-t-il affirmé, une formule destinée à illustrer la détermination du pouvoir à « détruire les réseaux des corrompus, où qu’ils se trouvent ».
Il a promis des actions menées « de A à Z » pour éradiquer la corruption et protéger les intérêts nationaux. Il cite un journal français, intitulé de A à Zut comme pour envoyer un message aux Gabésiens et montrer qu’il est à leur écoute.
Sur le plan social, Kaïs Saïed a insisté sur le droit fondamental des citoyens à vivre dans un environnement sain. « Vivre dans un environnement serein est un droit humain essentiel », a-t-il rappelé, saluant la « résistance » et la « conscience » de la population de Gabès.
Il a invité les forces de l’ordre et les habitants à rester « main dans la main » pour préserver l’ordre et garantir la mise en œuvre des solutions promises.
Cette réunion intervient au lendemain d’une manifestation massive à Gabès, rassemblant des dizaines de milliers de personnes, ainsi qu’après une journée parlementaire particulièrement tendue, marquée par des interventions virulentes et des appels à la responsabilité de l’exécutif.
Aucune mesure opérationnelle n’a toutefois été annoncée à l’issue de la rencontre.
R.B.H














Commentaire
Fares
« Ils vendaient des illusions »
Et qu’est ce qu’il fait lui depuis sept ans. Le bossu ne voit jamais sa bosse. Un discours sans queue ni tête comme d’habitude.