La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près la Cour d’appel de Tunis a rendu, dans la nuit de jeudi 23 octobre 2025, ses verdicts dans l’affaire dite d’El Mnihla, prononçant des peines allant d’un an à 45 ans de prison, assorties de mesures de surveillance administrative d’une durée comprise entre six mois et cinq ans, ainsi que la confiscation des objets saisis.
Selon une source judiciaire citée par l’agence Tap, 56 personnes étaient concernées par cette affaire, dont onze détenues et les autres poursuivies en état de liberté. À l’origine, 71 accusés étaient impliqués au stade du jugement de première instance, dont quatorze en fuite. Ces derniers avaient été condamnés à des peines allant de la prison à vie à 48 ans d’emprisonnement, assorties de cinq ans de surveillance administrative. Les jugements prononcés à leur encontre n’ont pas fait l’objet d’appel, ni de la part des accusés ni du ministère public.
Pour rappel, les faits remontent au 11 mai 2016, date à laquelle les unités de la Garde nationale avaient mené une opération antiterroriste d’envergure dans une maison située à El Mnihla, dans le gouvernorat de l’Ariana. L’intervention s’était soldée par l’élimination de deux da
ngereux terroristes recherchés et l’arrestation de plusieurs autres éléments extrémistes lors de perquisitions successives.
Le porte-parole du Pôle judiciaire antiterroriste avait indiqué à l’époque que les membres de ce groupe provenaient de différentes régions du pays et s’étaient rassemblés à El Mnihla pour préparer des départs vers la Syrie et la Libye, tout en projetant des attaques terroristes en Tunisie.
S.H











Commentaire
HatemC
Refonder l’éducation pour sauver la Tunisie de ses propres dérives
Les drames du terrorisme, comme celui d’El Mnihla, ne sont pas des accidents isolés, ils sont le miroir d’un pays qui a laissé s’effriter ses repères éducatifs, moraux et civiques.
Derrière chaque jeune qui bascule dans la haine, il y a une école qui n’a plus su transmettre le sens du vivre-ensemble, une famille fragilisée, une société qui ne donne ni perspectives ni dignité.
On ne naît pas ennemi de sa patrie — on le devient quand la patrie ne nous reconnaît plus.
La Tunisie n’a pas besoin de plus de prisons, mais de plus d’instituteurs inspirants, de classes vivantes, de débats d’idées, de modèles positifs.
Il faut reconstruire le lien civique, réhabiliter la culture de l’effort et de la responsabilité, et replacer le patriotisme éclairé au cœur de l’éducation.
C’est à l’école que se joue la sécurité nationale.
C’est dans la salle de classe que se préparent les citoyens, pas les extrémistes.
Et c’est en rendant à nos jeunes la fierté d’appartenir à une Tunisie juste, ouverte et ambitieuse que nous vaincrons, durablement, la radicalisation.