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La cochenille attaque les figuiers de barbarie à Thala et Sbiba : les agriculteurs tirent la sonnette d’alarme

Par Myriam Ben Zineb

Business News a reçu, samedi 25 octobre 2025, le témoignage d’un agriculteur de la localité d’Amroun, dans la délégation de Sidi Mohamed (Thala), signalant l’apparition de la cochenille sur plusieurs plantations de figuiers de barbarie. Selon lui, les premiers signes d’infestation – taches blanchâtres, amas cireux et affaiblissement des plantes – sont apparus ces derniers jours, suscitant une vive inquiétude parmi les exploitants.

L’agriculteur précise que la propagation semble rapide et incontrôlée, appelant les services agricoles régionaux à agir sans délai pour contenir le phénomène et éviter une destruction massive des cultures.

Parallèlement, les habitants de plusieurs zones de la délégation voisine de Sbiba ont lancé un appel pressant aux autorités locales, régionales et aux services du commissariat régional au développement agricole (CRDA) de Kasserine pour une intervention urgente.

Ils affirment que la situation est devenue « insupportable », la cochenille ayant ravagé la majorité des plantations de figuiers de barbarie avant d’envahir les rues, les habitations et même les écoles.

Une opération de lutte biologique est déjà en cours dans la région. Le 21 octobre 2025, environ six mille coccinelles ont été dispersées à Zelfen (Kasserine) dans le cadre d’un programme de lutte naturelle contre la cochenille.

Selon une source du CRDA citée par la Tap, près de quinze mille coccinelles ont été relâchées à ce jour sur les plantations contaminées. Ce prédateur naturel de la cochenille est considéré comme l’un des moyens les plus efficaces pour limiter sa prolifération sans recourir aux produits chimiques.

Zelfen, principale région productrice de figue de barbarie du gouvernorat, fait partie des premières zones ciblées par cette campagne, mais les récentes alertes d’Amroun et de Sbiba montrent que le fléau continue de s’étendre et exige une coordination plus large entre les autorités agricoles et les habitants.

Dans la région de Bouargoub, dans le gouvernorat de Nabeul, près d’un tiers des plantations de figuiers de barbarie — environ 500 hectares sur 1 500 — ont été détruits par la cochenille du cactus.

Malgré les campagnes de traitement et l’introduction de coccinelles pour contenir le fléau, l’insecte continue de gagner du terrain. De nombreux agriculteurs, dépassés par l’ampleur des dégâts, ont dû arracher leurs plantations pour limiter la contagion. Certains envisagent même d’abandonner cette culture, symbole de la région, faute de solutions durables.

Un risque écologique et économique majeur

La cochenille du cactus (Dactylopius opuntiae) représente aujourd’hui l’un des plus grands périls agricoles du pays. Cet insecte suceur se nourrit de la sève du figuier de barbarie, provoquant la déshydratation rapide des raquettes, leur nécrose puis la mort complète du plant.

Sa propagation, favorisée par le vent, les oiseaux et le transport des fruits, peut anéantir des hectares en quelques semaines seulement.

Outre les pertes économiques directes pour les agriculteurs, l’extension du fléau menace tout un écosystème : disparition des haies naturelles qui protègent les sols de l’érosion, appauvrissement de la biodiversité et effondrement d’une filière essentielle à l’économie rurale et à la sécurité alimentaire locale.

Face à cette situation alarmante, le ministre de l’Agriculture, prévenu pourtant depuis des années de la gravité de la situation, a fini par se rendre sur place le 12 octobre 2025 pour constater les pertes et annoncer un plan d’urgence national. Ce programme prévoit l’arrachage systématique des plants contaminés, la mise en quarantaine des zones touchées, le renforcement de la lutte biologique et une aide financière aux exploitants sinistrés. En attendant la mise en oeuvre effective de ce plan, la propagation du parasite s’accélère dangereusement et menace sérieusement les plantations de la région.


M.B.Z

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Commentaire

  1. philobog1

    26 octobre 2025 | 9h58

    Sans oublier que la cochenille produit aussi des millions de minuscules moucherons, qui, attirés par la lumère, rendent les nuits estivales très pénibles