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Molka Moudir : la Cnam a laissé tomber les malades, nous ne pouvions plus continuer ainsi

Par Myriam Ben Zineb

La porte-parole du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot), Molka Moudir, est intervenue lundi 27 octobre 2025 sur Jawhara FM pour revenir sur la décision prise par la profession de suspendre le système du tiers payant pour les maladies ordinaires.

Selon elle, cette mesure « responsable mais inévitable » résulte d’une situation devenue « intenable » entre les pharmaciens et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). « Nous avons tout essayé pour éviter d’en arriver là. Cela fait des années que nous avertissons, mais la Cnam a fini par abandonner les malades », a-t-elle déclaré.

Molka Moudir a rappelé que les maladies ordinaires concernent les affections courantes dont le coût de traitement ne dépasse pas 100 dinars : rhumes, grippe saisonnière, petites infections, etc. Ces cas, pris en charge via le « carnet rouge » du tiers payant, se distinguent des maladies chroniques (APCI) et des médicaments nécessitant un accord préalable.

La représentante du syndicat a dénoncé une situation financière catastrophique pour les officines : « Les pharmaciens n’en peuvent plus. Beaucoup n’ont plus de liquidités, certains sont au bord de la faillite, d’autres ont été expulsés faute de pouvoir payer leur loyer. Même les banques refusent désormais de leur accorder des crédits, alors que leur argent est bloqué chez la Cnam, c’est-à-dire l’État ».

Le Spot avait tenu, samedi 25 octobre, une assemblée générale extraordinaire à Tunis, rassemblant plus d’un millier de pharmaciens venus de toutes les régions. À l’unanimité, ils ont décidé de suspendre le tiers payant pour les maladies ordinaires à compter du 27 octobre, en protestation contre le non-respect par la Cnam de la convention en vigueur et le retard considérable dans le paiement des créances dues pour l’année 2025.

Le syndicat a également annoncé son refus de renouveler la convention actuelle pour 2026, dénonçant une « inertie administrative systématique » et une absence totale de dialogue constructif avec les autorités.

M.B.Z

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