L’invité de la matinale de la Radio nationale, mardi 28 octobre 2025, Zakaria Naât, membre de la Chambre nationale de location de voitures, est revenu sur la situation d’un secteur qu’il qualifie de vital mais mal encadré.
« L’un de nos plus grands combats auprès du ministère du Transport, c’est le classement du secteur. Aujourd’hui, la location de voitures n’est pas classée, contrairement aux taxis, au transport touristique ou au transport collectif. Cette absence de statut nous prive de tout avantage fiscal ou réglementaire et menace la pérennité de notre activité. Nous avons aussi pour revendication le contrat de location unique, comme c’est le cas pour les assurances », a-t-il expliqué.
Le professionnel a souligné que les charges ont explosé : prix des voitures, pièces de rechange, assurance, taux bancaires. « De l’extérieur, on pense que c’est un secteur rentable. En réalité, quand une voiture coûte 70 mille dinars au lieu de vingt mille il y a cinq ans, le calcul ne tient plus », a-t-il précisé, rappelant que sur 365 jours, une voiture n’est louée en moyenne qu’une trentaine de jours hors saison.
Selon lui, le secteur emploie directement et indirectement entre dix et onze mille personnes et joue un rôle clé dans l’accueil des Tunisiens de l’étranger, des touristes et des entreprises étrangères installées en Tunisie.
Mais il reste durement concurrencé par le marché parallèle, celui des voitures dites « plaques noires ». « Ce sont des particuliers qui louent sans autorisation du ministère du Transport et sans assurance conforme. Ils cassent les prix, payent des assurances incomplètes et faussent la concurrence ».
Sur la question des garanties demandées aux clients, Zakaria Naât a tenu à corriger : « Ce n’est pas un dépôt de garantie, c’est une avance sur la franchise d’assurance. En cas d’accident, il existe une part non couverte par l’assurance, mesurée selon la valeur du véhicule mais fixées aux alentours de 3% ».
Les chèques de garantie, autrefois courants, ont été remplacés pour les étrangers par des préautorisations bancaires, tandis que les entreprises n’en exigent pas. Pour les citoyens ordinaires, les traites sont adoptées ou les échanges en espèces.
Revenant sur la saison 2025, il a constaté une baisse anticipée de l’activité : « L’été s’est terminé plus tôt. Beaucoup de voitures sont restées garées dès début septembre ».
Il a insisté sur la nécessité de stabiliser le parc automobile et de renforcer les contrôles : « Trop de sociétés illégales pullulent et proposent des prix nettement plus bas que le secteur organisé. Il faut des campagnes de vérification et des contrôles plus intensifiés et cela malgré des conditions strictes d’ouverture : cinq ans d’expérience, un parc d’au moins vingt voitures, ou un diplôme supérieur pour les nouveaux entrants ».
Zakaria Naât a enfin reconnu l’existence de dérapages isolés, tout en appelant à plus de transparence et de confiance entre clients et loueurs.
M.B.Z










