Dans une publication diffusée vendredi 31 octobre 2025 sur Facebook, l’avocat Samir Dilou a vivement dénoncé les conditions du procès de l’ancien magistrat et avocat Ahmed Souab, condamné à l’issue d’une audience qu’il qualifie de “surréaliste”.
« L‘audience a été bouclée en sept minutes ! Il ne reste plus dans le lexique courant de mots assez forts pour décrire la dégradation du spectacle judiciaire et l’absurdité de ce qui s’y déroule », a écrit Samir Dilou.

Selon lui, Ahmed Souab, arrêté après avoir contesté la tenue d’une précédente audience de trois minutes, a été jugé sans présence, sans interrogatoire, sans plaidoiries et sans avocats.
« Son audience a duré le temps de la déclaration du bâtonnier refusant les procès à distance : sept minutes », a précisé Dilou, ajoutant que la sentence sera prononcée après la séance “à la hâte, d’une voix à peine audible”.
Pour rappel, une manifestation de solidarité s’est tenue ce vendredi matin devant le tribunal de Tunis, où se déroulait une nouvelle audience du procès visant l’ancien magistrat et avocat Ahmed Souab.
Sur les réseaux sociaux, Hafedh Souab, frère de l’accusé, a dénoncé la décision du tribunal limitant la présence à un seul membre de la famille dans la salle d’audience, tout en maintenant un procès à distance, justifié par un « danger terroriste ».
« Cette décision n’a aucun sens et vise à priver Ahmed Souab du soutien de ses proches », a-t-il écrit.
L’ancien magistrat avait lui-même refusé de comparaître par visioconférence, estimant que cette méthode portait atteinte aux principes fondamentaux d’un procès équitable.
Dans une déclaration publiée mardi 28 octobre 2025, son fils Saeb Souab avait affirmé que son père restait « déterminé à exercer son droit de comparaître physiquement devant la cour pour se défendre et affronter les accusations portées contre lui ».

Ahmed Souab s’était d’ailleurs aligné sur la position officielle des structures représentatives de la profession d’avocat, qui rejettent « toute tentative d’imposer une légitimité factice à des procès organisés en l’absence des prévenus ».
Son arrestation, survenue après des déclarations publiques dénonçant la dérive autoritaire du régime, a été largement perçue comme un signal adressé aux voix dissidentes du milieu judiciaire.
Pour rappel, l’ancien magistrat et avocat Ahmed Souab a été arrêté le 21 avril 2025 à son domicile à Tunis, en vertu d’un mandat émis par le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Il est poursuivi sur la base de la loi antiterroriste et fait face à plusieurs chefs d’accusation, à la suite d’une déclaration publique dans laquelle il avait mis en cause l’indépendance de la justice tunisienne.
R.A.













3 commentaires
HatemC
Sept minutes.
C’est tout ce qu’il aura fallu pour juger Ahmed Souab, magistrat intègre et esprit libre.
Sept minutes pour réduire au silence une voix critique.
Sept minutes pour humilier la justice, encore une fois.
Dans une démocratie, la justice protège le citoyen du pouvoir.
En Tunisie aujourd’hui, elle protège le pouvoir du citoyen.
zaghouan2040
Mr Souab comme d’autres intellectuels et activistes ont cru que ce regime était autoritaire sans comprendre qu’il était une dictature en consolidation
A l’international ce spectacle déshonore notre pays et le marginalise sans cesse davantage
En interne il confirme la putréfaction de notre système judiciaire
ZARZOUMIA
il ne fallait juste pas se prendre pour TARZAN , tellement trognon et empiré depuis