Dans un message bouleversant publié sur les réseaux sociaux, ce lundi 3 novembre 2025, Dalila Ben Mbarek Msaddek a décrit l’état préoccupant de santé de son frère, Jaouhar Ben Mbarek, détenu depuis plusieurs mois à la prison de la Mornaguia.
« Je viens de quitter la prison, chargée de lourds messages », écrit-elle. Elle raconte une scène marquée par la fatigue physique et la détermination morale : « Son visage était pâle, ses pas lents. Il s’appuyait sur un garde pour rejoindre le bureau des visites. Sa température était basse, ses mains glacées, mais son regard restait ferme et sûr. Son apparence a changé, comme s’il avait endossé l’armure d’un combattant décidé à affronter l’ennemi avec la seule arme qui lui reste : son corps. »
Selon elle, malgré une grande faiblesse, Jaouhar Ben Mbarek « peut encore marcher et parler, bien que difficilement ». Et d’ajouter : « Le plus dur est à venir… mais il s’y prépare. »
Dalila Ben Mbarek Msaddek rapporte ensuite la lettre que son frère lui a confiée pour le public :
« Je vous remercie d’avoir compris le sens de ma démarche et de m’avoir soutenu sincèrement. Je ne donnerai pas au putschiste la satisfaction de m’éteindre sans résistance. Mon emprisonnement est la conséquence de mon opposition au retour de la dictature et du pouvoir absolu. Devrais-je renoncer parce qu’ils ont enfermé mon corps ? Si je le faisais, j’aurais perdu avant même la bataille.
Je ne renoncerai pas à l’action politique, je ne me tairai pas sur ma liberté, et je lutterai jusqu’au bout, avec toute ma force et ma volonté.
Je veux vivre libre, ou mourir libre.
Que ce message parvienne à chaque âme libre de ce pays, et à tous les prisonniers et prisonnières du despotisme, pour que le silence ne devienne pas le symbole d’une ère de répression et d’injustice. »











